Le marché de la maroquinerie regorge de sacs pour les femmes, mais aucun n’est assez élégant pour permettre de transporter à la fois ses choses personnelles et un ordinateur portable de grande taille. C’est le constat que dresse Ronja Nielsen, fondatrice de Bag Affair en 2019 avec sa camarade de promo Taiseer Khalil (qui a, depuis, quitté l’aventure).
L’entreprise pousse au sein de l’incubateur de Brest Business School, où les deux associées font leurs armes dans le commerce international. Ronja l’allemande débarque à Brest en 2010 à la faveur d’un Erasmus. « La France me faisait rêver, j’imaginais qu’on mangeait des croissants le matin et qu’on avait tous une vue sur la tour Eiffel ! » Elle apprend la langue grâce aux cours du soir (dispensés par l’ABAAFE) et en discutant avec les gens. Elle devient responsable export chez un fabricant de lingerie voisin avant de se mettre à son compte.
Brest Business School, la chambre de commerce et d’industrie, la technopole et les réseaux lui sont d’une grande aide. « Chez Femmes de Bretagne, dit-elle, la parole est ouverte, on trouve toujours quelqu’un qui a vécu la même chose pour partager des expériences dans la bienveillance, d’ailleurs n’hésitez pas à me contacter, je vous aiderai avec plaisir ! »
Le nom Bag Affair, à consonance anglo-saxonne est choisi pour diffuser partout sur la planète. Ronja Nielsen et Taiseer Khalil ambitionnent en effet de changer le regard sur la mode qui doit respecter les animaux, promouvoir l’égalité au travail et ne pas détruire l’environnement, tout en apportant confiance et bien-être aux femmes actives. « La plupart n’ont pas le même salaire que les hommes, si en plus leur sacoche d’ordinateur est pratique mais pas à leur image, ça aura un impact sur leur confiance pour aller de l’avant » argumente Ronja Nielsen.
Le liège et le lin, alternatives au cuir et au coton
Pourquoi ne pas utiliser le liège à la place du cuir, dont les étapes de teinture nuisent à la planète ? Pour le support, Bag Affair innove avec le lin. « Nous avons travaillé avec un bureau d’études breton pendant un an et demi et déposé des brevets à l’international pour cette invention, le CORKonLINEN, liège sur lin ».
Une partie des sacs est confectionnée au Portugal, dans un atelier dont Ronja Nielsen connaît les salariés et leur rémunération, l’autre, pour la collection Made in France constituée principalement d’accessoires, dans un ESAT de Saint-Malo. Les matériaux proviennent tous d’Europe, le lin de France, qui est le plus grand producteur au monde, le liège du Portugal (premier pays également) et les fermetures d’éclair d’Italie.
L’entrepreneuse pense que pour respecter les ressources et les salariés, nous devons modifier nos habitudes, « acheter localement des produits de meilleure qualité et savoir renoncer à un achat motivé par un prix bas ». Elle est consciente que ses sacs séduisent d’abord pour leur côté pratique et pour leur esthétique.
Ils sont vendus dans plusieurs magasins en Bretagne, à Paris depuis janvier à la Caserne et de mai à juillet 2022 ils le seront au Printemps Haussman. On peut même se les procurer aux Etats-Unis. Depuis un an, c’est une jeune alternante, Pollyanna Ford qui se charge du marketing et des réseaux sociaux.
Christophe Pluchon
- https://www.bag-affair.fr
- https://www.instagram.com/bagaffair_france/