Caroline Bettan
Cofondatrice de Newcy il y a cinq ans, Caroline Bettan a reçu le Prix Eco-visionnaires par Femmes de Bretagne en 2018. Pour cette jeune dirigeante de 30 ans, entrepreneuriat rime avec économie circulaire.
Pour apporter sa pierre à l’édifice dans la préservation de l’environnement, Caroline Bettan n’a pas sollicité Aladin, mais monté une entreprise de toutes pièces dès ses études de commerce. Originaire de Nancy, elle arrive en Bretagne pour intégrer la performante Rennes School of Business. « J’ai toujours voulu travailler dans un domaine qui me permettrait de faire du bien autour de moi », confie Caroline Bettan. Elle avait déjà donné d’elle-même en partant travailler un mois dans un orphelinat en Thaïlande. « Cela m’a plu humainement, mais j’ai découvert la dépendance de ces structures aux subventions et au bénévolat, regrette-t-elle. Par la suite, grâce à l’un de mes professeurs qui m’a parlé de l’ouvrage 80 hommes pour changer le monde, j’ai compris que l’on pouvait aussi entreprendre pour la planète et développer plus vite un projet ».
D’Ashoka à Newcy
Après un stage en Belgique chez Ashoka (réseau qui soutient des entrepreneurs sociaux ayant des idées pour initier un changement social ambitieux), Caroline Bettan intègre un Master of Science afin de monter un projet fictif d’entreprise. Pendant quinze mois, elle travaille alors avec trois autres étudiants (Hugo Roy, Jérémy Renouard et Nicolas Douchet) sur un projet de gobelets réutilisables pour les pauses café. « Cela existait déjà pour les festivals et événements, et nous avons décidé de les adapter aux distributeurs automatiques de boissons », explique Caroline Bettan. C’est le succès immédiat. Les quatre entrepreneurs en herbe remportent le prix Pépite 2015, avec 20 000 euros pour concrétiser leur projet. « Cette reconnaissance et la validation d’experts nous a rassurés et encouragés à créer véritablement notre entreprise autour de ce projet », se souvient celle qui préside désormais Newcy, qu’elle dirige seule, avec 8 salariés à ses côtés.
Engagement environnemental et social
Dans plus de 60 entreprises du Grand Ouest, d’Ile-de-France et bientôt des Hauts-de-France, la start-up vend des gobelets réutilisables. Elle se charge également de les collecter en fin de journée pour les faire laver par une entreprise locale d’insertion. « De cette manière, nous ne touchons pas que les gens convaincus. Même ceux qui ne se sentent pas concernés ne voient pas de difficulté à utiliser nos gobelets. ». L’environnemental et le social réunis ont ainsi permis de ne pas jeter 18 millions de gobelets en plastique depuis cinq ans ! Les entreprises prennent en effet de plus en plus conscience de leur impact sur l’environnement. « Cela permet l’émergence de plein d’initiatives, se réjouit Caroline Bettan. Mais on a besoin d’aller encore plus loin dans l’économie circulaire. Pour cela, il faut que toutes les parties prenantes, publiques, privées, se saisissent de cette thématique. Et cela dès maintenant, pour la planète, mais aussi pour mieux traiter les gens autour de nous. »