Marie Comacle
Coco, c’est l’accessoire de bien-être féminin conçu et développé par Marie Comacle, 28 ans, jeune fondatrice de Puissante. La campagne Ulule, terminée le 17 mars dernier, a permis d’en pré-vendre près de 2.600 unités. Sa créatrice va ainsi pouvoir lancer la production et envisager l’avenir de sa jeune entreprise. Membre de Femmes de Bretagne, Marie Comacle est une femme engagée au service de l’émancipation féminine.
Vannetaise pure souche, Marie Comacle a suivi une formation en école d’ingénieur à Nantes. Autant dire qu’elle est capable de tout faire. Cependant, après avoir travaillé dans le conseil à Paris au sein de start-ups et de grands groupes, Marie s’ennuie. « Je n’ai pas fait six ans d’études juste pour ça ! » se rend-elle compte. Une idée lui trotte dans la tête depuis des années, celle de se mettre au service de la cause féminine en dépoussiérant les clichés sur la sexualité et en remettant en lumière l’essentiel. « Je me suis acheté mon premier sextoy quand j’avais 17 ou 18 ans. Je regardais Sex & the City et je voulais essayer moi aussi. J’avais trouvé cette découverte vraiment merveilleuse ! », raconte-t-elle. Mais quand elle en parle autour d’elle, les retours sont assez glaçants.
A Vannes, comme ailleurs, la sexualité féminine et encore plus la masturbation, sont complètement tabous. « Pourtant il s’agit de quelque chose de naturel et de normal. Se masturber, c’est se sentir à l’aise avec soi-même, s’apporter du bien-être, mieux connaître son corps, améliorer sa confiance en soi et se sentir puissante », assure Marie Comacle. Alors, en 2019, elle commence à dessiner ce qui sera son nouvel accessoire de bien-être : Coco.
Un bijou de bien-être
En silicone médical, Coco est conçu et présenté comme un bijou dans son écrin. Elégant, doux au toucher, l’accessoire possède de nombreuses fonctionnalités permettant aux femmes de se donner mille plaisirs. « Le cœur de cible, ce sont les femmes qui n’ont jamais osé en acheter. Avoir un sextoy ne fait pas de toi quelqu’un de déluré sexuellement », affirme la jeune entrepreneuse. D’ailleurs, les acheteurs de Coco (35 % sont des hommes) ont entre 18 et 74 ans ! En effet, lancé en janvier 2021 par le biais d’une campagne de financement participatif, Coco a explosé les compteurs sur la plateforme Ulule ! 2.599 pièces ont été pré-vendues, permettant à Marie Comacle de lancer la première production. « Il me fallait 600 ventes pour démarrer », se réjouit-elle, imaginant déjà la gamme de Coco qu’elle pourrait développer ensuite en faisant évoluer ce premier accessoire.
Outil d'émancipation féminine
Malgré tout, le tabou reste entier car la BPI refuse de financer l’innovation d’un projet lié à la sexualité. « Il est difficile d’obtenir un prêt car les banques ne prennent pas de risques pour leur image », se désole Marie Comacle. Pourtant l’enjeu est immense : participer à l’émancipation de la femme. « Mieux connaître son corps et ses sources de plaisir permet de se sentir plus à l’aise avec soi en premier lieu puis en couple. Grâce à une sexualité épanouie, les femmes sont plus détendues, elles prennent confiance en elles et se sentent puissantes », observe la jeune femme.
1€ reversé contre l'excision et le mariage forcé
Désormais que la campagne Ulule est terminée, Coco est vendu uniquement sur le site de Puissante. « Il ne sera pas en grande distribution car à 119 € prix de vente, cet accessoire nécessite un peu de conseil », précise Marie Comacle. D’ailleurs, l’entrepreneuse a bien des atouts marketing dans son sac : des vidéos, des contenus spécifiques, un manuel illustré, un guide sur la masturbation féminine expliquant pourquoi c’est si décrié… Engagée et militante au service de la liberté féminine de disposer de son corps, Marie Comacle a choisi d’associer son entreprise à une cause juste. En effet, à chaque vente d’accessoire, Puissante reverse 1€ à l’association Les Orchidées Rouges, qui lutte contre l’excision, le mariage précoce et le mariage forcé.