A 43 ans, Patricia Guinouet est directrice associée de BG Propreté, à Thorigné-Fouillard près de Rennes. Pour celle qui a commencé en bas de l’échelle, un peu par hasard, diriger cette entreprise de propreté est un aboutissement.
Patricia, pouvez-vous nous raconter votre parcours, qui vous a menée à diriger une entreprise de propreté ?
Après un BEP conduite et services dans le transport, j’ai eu un accident m’obligeant à me reconvertir. Je me suis cherchée pendant un certain temps, multipliant les expériences, d’ouvrière en usine à commerciale… C’est après la naissance de ma fille, à 28 ans, que j’ai décidé de reprendre des études, en contrat de professionnalisation afin d’obtenir un Bac Pro tout en gagnant ma vie. J’ai choisi par hasard la filière hygiène-propreté-environnement, et j’ai très vite aimé ça ! Le côté humain, un métier de service et très actif, la diversité des postes… Je suis restée dix ans dans l’entreprise qui m’avait formée en alternance, Onet, évoluant petit à petit d’employée polyvalente à responsable d’exploitation en passant par responsable de secteur. J’ai pu être formée en interne à chaque fois. Mais le métier était tellement prenant que j’ai eu besoin de faire une pause. Puis, contactée par d’autres entreprises, j’y suis retournée ! J’ai alors travaillé pour NetPlus, PME rennaise, où je suis restée directrice adjointe pendant un an et demi, avant d’être débauchée par Benoît Gloux, le fondateur et dirigeant de BG Propreté. Il m’a dit qu’il avait besoin de quelqu’un pour le seconder. A deux on est plus fort, c’est vrai. Et depuis peu, je suis devenue associée à ses côtés.
Vous êtes une femme à un poste de direction, ce qui est plutôt rare dans votre secteur. Comment appréhendez-vous votre position dans l’entreprise ?
Jamais je n’aurais pensé en arriver là. A l’école, je n’étais pas des plus sérieuses… Mais une fois entrée dans la propreté, j’ai eu envie d’apprendre toujours plus. Je crois que j’avais une revanche à prendre, et je voulais aussi montrer à ma fille qu’il faut travailler pour y arriver. Que les échecs permettent de rebondir. Mais j’ai eu des doutes, je manquais de confiance, je me disais : « pourquoi moi ? ». Mais d’anciens collègues m’ont donné des conseils, j’ai travaillé, et je me forme encore actuellement au management avec la Fédération de la propreté et HEC. C’est indispensable pour avoir les clés avant d’évoluer, et cela me rassure. De plus, j’y ai rencontré une vingtaine d’autres dirigeants ou futurs dirigeants d’entreprises de propreté avec qui nous échangeons des expériences et des conseils. Le réseau est important pour se sentir moins seul.
BG Propreté est devenu mécène de Femmes de Bretagne en 2020. Pourquoi cet engagement à nos côtés ?
BG Propreté sponsorise déjà le sport, un thème cher à Benoît Gloux. Quand je me suis associée à lui, j’ai eu envie d’apporter ma contribution en termes de mécénat, et de faire quelque chose pour les femmes. Je connaissais Femmes de Bretagne, son accompagnement, et ma rencontre récente avec sa présidente Elena Mañeru a produit le déclic. Je ne suis pas féministe, mais je trouve que l’on ne met pas encore assez en avant les femmes à des postes de responsabilité. Ce que fait Femmes de Bretagne, par la mise en lumière de la capacité des femmes à entreprendre, est très important. Aujourd’hui, il n’y a plus, à mon sens, de métier d’homme ou de métier de femme, chacun doit être libre de choisir. Dans les postes de direction c’est la même chose, il faut un équilibre, c’est ce qui fait avancer. Si les gens sont pareils, cela n’apporte rien ; ce sont les différences et les complémentarités qui font la force d’une équipe. Et les femmes savent très bien mener une entreprise en même temps que leur vie personnelle, car elles sont souvent très organisées !