Généalogiste professionnelle depuis février 2018, avec GénéaWest, Pauline Lemée est avant tout une femme passionnée d’histoire. La grande histoire, celle qui a construit la Bretagne, qui a fondé les châteaux, les abbayes et les domaines. Mais aussi les petites histoires. Chasseuse d’héritiers et d’ancêtres, elle révèle ainsi des secrets de famille au fil de ses enquêtes. Viscéralement attachée à son territoire, le Centre Bretagne, Pauline Lemée est également coordinatrice de Femmes de Bretagne à Pontivy et a lancé une boutique éphémère dédiée aux artisanes du réseau.
Très tôt, la généalogie s’est imposée à cette jeune femme hyperactive et impliquée dans de nombreux réseaux en Centre-Bretagne. « J’ai toujours eu comme passion l’histoire, les archives, les vieux manuscrits et les vieux objets », raconte-t-elle. « J’étais attirée par cette belle écriture à la plume, que j’ai découvert lors d’un atelier de calligraphie à l’école primaire. J’avais à cœur de déchiffrer ces vieux manuscrits, de mener l’enquête. Mais je ne connaissais pas le métier de généalogiste professionnel, qui est souvent une passion qu’on mène sur ses temps libres. Je me suis orientée vers des études de droit. Plus tard, j’ai découvert qu’on pouvait en faire un métier, et qu’il reliait mes deux domaines de compétences que sont l’histoire et le droit. » Un métier qu’elle exerce aujourd’hui dans plusieurs domaines. Les enquêtes en la matière sont nombreuses : généalogie successorale, familiale, foncière. « La compétence successorale est souvent appelée par les notaires lorsqu’ils n’ont pas la certitude du nombre d’héritiers exact lors d’une succession », explique Pauline Lemée. « C’est là que j’interviens pour confirmer ou infirmer la dévolution successorale. Mon savoir-faire repose sur des méthodes de recherches et l’accès à des bases d’archives. »
Révéler des secrets de famille
Formée avec une étude de généalogie successorale de Gascogne, Pauline Lemée s’oriente également vers la généalogie familiale et foncière. « La première consiste à rechercher les ancêtres d’une famille et à retracer leur histoire tandis que la seconde s’intéresse à l’histoire d’un bien, d’une ancienne ferme ou d’une maison de famille », précise-t-elle. Souvent, Pauline Lemée enfile sa casquette d’enquêtrice pour révéler des secrets de famille. « Les gens m’appellent lorsqu’ils veulent aller plus loin que la connaissance qu’ils ont de leur famille, ils souhaitent remonter jusqu’à cinq générations par exemple. Un homme m’a contacté car sa femme, malade, a perdu très jeune ses parents. Elle avait une sœur dont elle a été séparée. Ma mission était de la retrouver. » Cette passion pour l’histoire la mène également à retracer celle de la Bretagne. « Je me suis intéressée à la culture bretonne dès le collège grâce à un professeur. Je me suis passionnée pour les manoirs, les châteaux, les demeures atypiques de Bretagne. J’ai été durant dix ans guide aux Anciennes Forges des Salles à Sainte-Brigitte près de Pontivy, commune limitrophe des Côtes d’Armor. La plus grande forge bretonne du 18è et 19è siècle. Au contact des visiteurs, j’ai enrichi mes connaissances et les ai partagées de nouveau. »
Mettre en valeur le Centre Bretagne et les femmes artisanes
Si Pauline Lemée aime la proximité avec les monuments historiques et les archives, elle reste véritablement attachée à son territoire. « Je n’aime pas voyager, j’ai le mal du pays au bout de trois jours ! », reconnaît-elle. « J’aime mettre en valeur le Centre Bretagne. Ce que je fais également en étant bénévole chaque été depuis 2005 au son et lumière de l’Abbaye de Bon Repos pour lequel je suis responsable mise en scène chevaux. Je coordonne une équipe de 30 bénévoles et 30 chevaux », indique-t-elle. Lancé en 1987, le son et lumière de l’Abbaye de Bon Repos raconte l’histoire du lieu, de l’époque romaine jusqu’à la révolution au travers d’une dizaine de tableaux historiques qui se succèdent. C’est d’ailleurs dans ce cadre idyllique que Pauline Lemée a eu l’idée de monter une boutique éphémère d’artisanes locales pour les membres du réseau Femmes de Bretagne qu’elle a intégré il y a trois ans.« Je me suis rendu compte que les artisans du secteur n’avaient pas de local où présenter leurs produits. Grâce à mon réseau, j’ai réussi à leur trouver un espace inoccupé dans l’Abbaye et à leur proposer un lieu d’exposition et vente. Il s’agit d’offrir de la visibilité exclusivement aux artisanes. Elles sont 14 au moment de Noël et une douzaine à l’été ». Des artisanes qui fabriquent elles-mêmes bijoux, coutures, poteries, peintures, sérigraphies, confitures… « Femmes de Bretagne m’a inspiré la création de cette boutique », insiste Pauline Lemée. Arrivée en 2017 au sein du réseau, pour prêter main forte à Ghislaine Chauvel, coordinatrice locale, Pauline Lemée venait tout juste de lancer son entreprise. « C’est là que j’ai trouvé de la confiance, de la bienveillance, que j’ai été encouragée. Le réseau apporte une réelle entraide sur le territoire. Aujourd’hui, je redonne ce dont j’ai bénéficié en mettant mon carnet d’adresses au service des nouvelles porteuses de projets », conclut-elle.