A 42 ans, Eva Prévost-Gasnier est chargée de la diplomatie publique et des affaires culturelles au Consulat des Etats-Unis, à Rennes. Au quotidien, elle travaille sur le leadership et encourage le partage d’idées et de cultures.
Pouvez-vous nous décrire en quelques mots votre parcours professionnel ?
Je suis née à Paris dans une famille d’entrepreneurs, qui bougeait beaucoup. Cela m’a sans doute donné le virus des langues et un esprit d’ouverture, avec l’envie de partager des idées et des cultures. Pendant mes études de langues étrangères appliquées, j’ai effectué tous mes stages à New-York. J’y ai aussi démarré ma carrière, en tant que coordinatrice marketing et relations publiques pour l’école de cuisine française International Culinary Center. J’entends alors parler des missions des ambassades et consulats et ça fait tilt ! J’aime être aux Etats-Unis, mais j’aime toujours la France. Ces missions encouragent les liens entre les deux pays et j’ai envie de postuler. Je complète alors ma formation par un master affaires internationales à Aix-en-Provence, avec une idée en tête : faire mon stage au consulat à Marseille. Et ça marche ! Puis, coup de chance, l’attaché commercial du consulat partait en retraite, alors j’ai obtenu son poste. Au bout de quatre ans, ce poste ferme. Pour des raisons familiales, j’arrive à Rennes. Et nouveau coup de chance : le poste de chargé de la diplomatie publique et des affaires culturelles se libère au consulat de Rennes. J’y entre en 2008.
En quoi consiste votre métier ?
Notre rôle est d’encourager la compréhension mutuelle entre les Etats-Unis et la France. Au quotidien, je gère évidemment les relations avec les 10000 ressortissants américains installés dans le Grand Ouest. Je suis également chargée de la communication, et de développer des programmes culturels et éducatifs. Nous organisons des expositions, des ateliers, conférences, sur des sujets variés et notamment liés à l’entrepreneuriat. Nous proposons également des programmes de leadership aux Etats-Unis à travers des rencontres mondiales pour les jeunes, les sportifs ou encore les femmes. Nous voulons en effet encourager l’entrepreneuriat féminin car le monde professionnel est encore très inégal entre hommes et femmes.
Quel regard portez-vous justement sur l’entrepreneuriat féminin ?
Un regard très admiratif ! Les femmes qui entreprennent ont beaucoup de défis à relever. J’ai vu ma mère développer son activité de maroquinière tout en éduquant ses enfants. Je sais ce que cela implique et les freins que l’on se met soi-même, qui sont nos pires ennemis ! Aux Etats-Unis, la notion d’échec n’a pas la même portée qu’en France. Lors d’un entretien, on vous demandera souvent de parler d’un échec, pour comprendre comment vous avez rebondi et quelles sont vos ressources. En France, l’échec c’est la honte. Or, c’est en échouant que l’on apprend, c’est une force. Pour aider les femmes à ne pas avoir cette peur, adhérer à un réseau comme Femmes de Bretagne me paraît essentiel, pour se rendre compte que l’on n’est pas seule et être encouragée. Lors d’une rencontre organisée par Femmes de Bretagne et l’Orchestre de Bretagne, en 2018, j’ai pensé que le Consulat pouvait travailler en lien avec le réseau car nous défendons les mêmes valeurs d’échange et de dynamisme. D’ailleurs, pour l’Ambassade, l’une de nos priorités est d’encourager l’innovation, l’autonomie financière, les start-up… Nous avons par exemple organisé avec Femmes de Bretagne des ateliers de pitch en anglais, avec la présence d’experts américains. J’aimerais que notre collaboration se renforce dans les prochains mois, car nous pouvons apporter notre pierre à l’édifice en imaginant des ateliers en anglais par exemple ou des conférences sur le travail en équipe, la communication en ligne, etc. Nous sommes là pour créer le dialogue et développer de nouvelles idées. C’est une chance.
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