Désormais cheffe de la gare Brest-Landerneau, cette Lorientaise d’origine a circulé dans différentes gares et services de la SNCF entre Paris et l’Ouest pour parfaire son profil « polyvalent ». Elle occupe un poste traditionnellement dédié aux hommes, dans lequel elle exprime son sens du service, ses qualités managériales et une grande énergie.
« Je n’aime pas la routine ». C’est ainsi que Marie-Laure Le Borloch justifie – en partie – son attrait pour le monde du rail. « J’ai pu y exercer plusieurs métiers, c’est une entreprise complète », assure avec une réelle fierté la cheffe de gare. Depuis 2015 à Brest, elle chapeaute également depuis quelques mois le trafic de la gare de Landerneau, deuxième gare de Bretagne en trajets quotidiens : entre 500 et 800 personnes y montent ou y descendent dans le cadre d’un déplacement domicile-travail. Deux gares très différentes où elle veille chaque jour avec ses équipes. Elle y pilote les relations commerciales, la sécurité ferroviaire et la propreté du site. Elle fait face aussi à différents événements, météo ou sanitaires, avec bienveillance et responsabilité. Le fruit d’une longue expérience.
Carrière à bon train
« Cheminote » depuis 1983, cette quinqua dynamique a mené sa carrière à bon train. En particulier 14 années vécues intensément à Paris, dès 1986. « J’avais envie de changement, j’ai fait le grand saut en allant à Montparnasse, Austerlitz et la banlieue». Et elle a surtout changé régulièrement de casquette entre l’accueil clientèle, le management commercial et la formation, sujet qui lui tient particulièrement à cœur « J’ai adoré transmettre ». Formatrice en campus SNCF à Paris puis Coordinatrice Formation pour la Bretagne en poste à Saint-Brieuc, elle a alors la responsabilité de répondre aux besoins de l’entreprise, des managers et du personnel. « A Saint-Brieuc, nouvelle vie, nouveau challenge dédié aux compétences de mes collègues ». Aujourd’hui encore cette expertise lui sert au quotidien en tant que manager.
D’un point de vue plus personnel cette fois, sa période parisienne est aussi synonyme pour elle de voyages en sac à dos avec son mari vers des destinations plutôt « routardes » : l’Inde, le Sri Lanka, le Pérou, l’Egypte. Marie-Laure Le Borloch est adepte de randonnée et d’aventure. Des loisirs qui supposent une certaine robustesse et de la sagacité.
Elle sait d’ailleurs en faire preuve lors d’événements majeurs, à son retour en Bretagne. Comme en février 2014, lors de la tempête Ulla. Un épisode météo classé « remarquable », des vents qui ont soufflé jusqu’à 168 kilomètres/heure dans le Finistère entre le 14 et le 15 février, 70 000 foyers privés d’électricité en Bretagne, des arbres arrachés et des trains à l’arrêt complet. « Il n’y avait plus aucune circulation sur la route ni sur le rail. On a organisé des rames dortoirs, les passagers ont fêté la Saint-Valentin à bord, c’était inédit », se souvient-elle. Dans une ambiance plus grave, un autre événement l’a profondément marquée cette année : l’arrivée de trains spéciaux liés à la crise sanitaire Covid. A deux reprises, le 1er et le 5 avril 2020, elle a coordonné avec ses équipes l’entrée en gare de Brest des TGV médicalisés. « Il y a eu une véritable chaîne de solidarité. C’était du stress mais nous avons partagé beaucoup d’humanité », souligne-t-elle avec émotion.
Le confinement fut aussi une expérience particulière, durant laquelle elle a redoublé de présence auprès de ses équipes et des voyageurs pour assurer leur sécurité.
Aujourd’hui, elle songe déjà aux prochains défis qui se profilent. Participer au pôle d’échange multimodal en optimisant le transport avec les correspondances, suivre les prochains travaux à la gare de Brest qui vont accueillir à l’étage un restaurant avec vue panoramique sur la rade. Brest a la particularité d’être une gare terminus. « C’est aussi une vraie destination », insiste-t-elle.
Et si c’était à refaire Marie-Laure ? « Je ne changerai rien, je suis toujours fière d’apprendre. Mon parcours à différents postes m’a permis de m’épanouir »
Et un conseil ? « Je suis persuadée que le travail paie toujours. C’est essentiel, pour avancer et saisir toutes les opportunités qui se présentent, de savoir se remettre en question. Quel que soit le métier que l’on exerce : il faut foncer ! »
Au bout du quai, il y a la mer et l’océan Atlantique. Y nager ou y faire du longe-côte toute l’année, c’est aussi un plaisir révélateur de son énergie.