Camille Le Maléfan pratique le massage depuis de nombreuses années, pour le grand public ou des structures sociales. Son nouvel objectif : ouvrir un tiers-lieu empreint de solidarité et de santé.
Camille, à 31 ans, vous avez une vie professionnelle déjà bien remplie et aux multiples facettes. Quel a été votre parcours ?
Originaire du centre Bretagne, j’ai grandi dans la nature, et toujours pratiqué le massage, de manière quasi instinctive ! J’ai également toujours été attirée par la danse, le théâtre, le vélo, en un mot par la perception du corps. Mais avant de me tourner vers le massage professionnel, j’ai d’abord fait des études de psychologie et suis devenue éducatrice spécialisée. Pendant dix ans, j’ai travaillé dans des institutions auprès d’adolescents, d’enfants autistes, de personnes handicapées, précaires ou isolées, etc. J’ai voulu, ensuite, trouver un autre sens à ma vie pour travailler la médiation dans un autre type d’accompagnement de l’autre. Je me suis formée aux différents types de massages, jusqu’en Asie, pour me nourrir de leur perception particulière du corps. Pendant trois ans, j’ai exercé le massage en mode nomade et en milieu rural, avec une caravane retapée des années 1970. Début 2019, je me suis rapprochée de Rennes, où j’ai ouvert un cabinet sédentaire. J’interviens aujourd’hui auprès du grand public et de structures sociales.
Quels sont vos projets ?
J’ai entamé une formation avec la CCI pour devenir formatrice certifiée. Je vais ainsi pouvoir dispenser des techniques de massage auprès de professionnels de l’esthétique, de la santé, du médico-social… L’idée étant de développer les soins relaxants dans le milieu de la santé mentale (pour autistes, personnes âgées, handicapées…). Mon moteur, c’est la rencontre, la transmission et le lien social. J’ai candidaté à l’appel à projets lancé par Rennes Métropole, la Ville de Rennes et la Région visant à créer une activité sur des péniches. J’aimerais y ouvrir un tiers-lieu orienté sur les pratiques de santé et de solidarité, pour créer du lien. J’imagine un espace de soins couplé d’un café et d’un espace atelier par exemple. Ce lieu pourrait être ouvert sous forme de coop, avec un système horizontal de gestion. Nous y proposerions des soins suspendus, sur le même principe que les cafés suspendus (vous payez deux cafés : un pour vous, un pour une personne dans la précarité). Avis à celles et ceux qui voudraient me rejoindre dans l’aventure !
Vous avez été nommée coordinatrice Rennes Nord de Femmes de Bretagne. Quel regard portez-vous sur le réseau ?
J’y suis entrée en 2016, au moment où je me suis mise à mon compte. Mon métier ne dispose pas de structure d’accompagnement en propre et le milieu rural où j’exerçais offrait peu de lieux de rencontre. Femmes de Bretagne m’a réellement permis de rencontrer d’autres femmes qui m’ont soutenue, m’ont apporté leurs connaissances. J’ai tâtonné mais je me suis sentie moins seule, notamment pour apprendre à gérer une entreprise ! Nous sommes toutes en chemin, et les avancées des unes font avancer les autres. Je veux aujourd’hui aider à mon tour. J’ai envie de dire à celles qui travaillent en milieu rural : « si vous avez un projet, allez-y ! » En toute bienveillance. La solidarité est là.