Aboutissement du parcours d’Anne-France David, Ose ton job, micro-entreprise installée à Pornichet, propose des accompagnements autour du projet professionnel. Explications.
Ose ton job, c’est une longue histoire ! Celle d’Anne-France David, 47 ans, deux enfants, aujourd’hui installée à Pornichet après des années de mobilité. « Je suis née dans les Ardennes, mais depuis mon enfance, j’ai déménagé tous les deux-trois ans. En suivant mes parents, mon mari ou pour mon travail », explique t-elle.
Elle passe ainsi par Angers, Tours, Metz, Lille, Strasbourg, la Réunion et la Martinique, avant de poser ses valises à Nantes en 2001. « J’ai toujours travaillé dans les Ressources Humaines, dans le secteur privé, dans la fonction publique. J’ai un diplôme de Droit qui ne m’a jamais servi. Je me demandais ce que je faisais là, je cherchais ma place. »
Un stage juridique dans le service des Ressources Humaines d’une filiale de Bouygues Bâtiment change la donne : « Ça a été le déclic, je me suis dit que je voulais faire ça ! J’ai eu de la chance : ils m’ont proposé de rester à l’issue d’un stage de fin d’études ! Je suis rentrée par la petite porte, j’ai tout appris sur le tas ! »
D’abord chargée de l’administration du personnel, elle s’ennuie vite. Elle entre alors chez Bouygues Télécom où elle s’occupe du recrutement. Puis évolue en interne : « J’ai été cadre Ressources Humaines généraliste auprès d’une population de conseillers de clientèle et de responsables d’équipe. J’ai occupé l’ensemble des fonctions RH : administration du personnel, recrutement, social, formation, GPEC… »
En 2000, Anne-France attend son premier enfant et quitte Paris à l’été 2001 : « nous avons eu envie de partir. Mon mari a trouvé un travail à Nantes, je l’ai suivi, j’ai démissionné. » Elle recherche alors activement un emploi, passe par l’APEC, trouve un poste au SDIS 44, le Service Départemental d’Incendie et de Secours de Loire-Atlantique : « J’ai ét prise en avril 2002. En charge du recrutement, j’ai mis en place les différents services qui viennent en soutien à l’action des Sapeurs-Pompiers : logistique, informatique, bâtiments, administration-finances, etc… J’ai adoré ce poste, c’était top ! »
Un site en ligne
Elle y reste six ans, jusqu’en 2008. « J’avais envie de faire autre chose que les Ressources Humaines. » L’arrivée de son deuxième enfant change aussi la donne. Anne-France David monte alors un projet inédit : un poussette-café ! « C’était un concept nouveau, il n’en existait qu’un à Paris. L’objectif était de créer un lieu dédié aux enfants de 0 à 6 ans, ouvert aux parents, grands-parents et assistantes maternelles, avec une petite restauration, une boutique et des ateliers. J’ai monté tout le projet, trouvé un lieu, tout était prêt mais j’ai préféré renoncer. On annonçait une crise économique de grande ampleur, c’était compliqué et trop risqué. »
Elle révise alors sa copie, créé un site et lance une boutique en ligne, « Majournéeverte.com » : « L’idée était de vendre des articles pour enfants, en lien avec une journée type : se lever, s’habiller, manger, apprendre, jouer… Les articles étaient autour de ces grandes thématiques. C’était des articles éthiques, en coton bio notamment, créés par des artisans locaux, avec beaucoup de pièces uniques. La société a vivoté pendant deux ans. Je vendais en ligne mais aussi sur les marchés et dans des boutiques nantaises. » Jusqu’à la liquidation judiciaire en 2012, qu’elle ne souhaite à personne.
Retour à la case départ : Anne-France se retrouve sur le marché de l’emploi, s’interroge sur sa vie professionnelle, fait un bilan de compétences : « J’étais attirée par l’accompagnement et j’avais toujours un goût pour les Ressources Humaines. » Son profil intéresse alors Pôle Emploi, qui l’embauche en 2012, à Blain. Elle devient conseillère emploi mais ne s’y retrouve pas en terme de valeurs humaines. En février 2014, elle craque et fait un burn-out.
Elle négocie son départ en 2015 et se reconstruit. Avec l’idée de créer une entreprise, « en plaçant au cœur de celle-ci l’accompagnement professionnel. » En septembre 2016, aboutissement de tout son parcours, elle lance Ose ton job, structure d’accompagnement autour du projet professionnel, d’abord au sein d’une Coopérative d’Activité et d’Emploi puis en micro-entreprise.
Des histoires de vie
« Les personnes que j’accompagne sont souvent prisonnières des cases dans lesquelles on les a mises. Elles ont des envies, des souhaits. Le plus dur, c’est d’oser sortir de ces cases, d’oser le changement, de sortir de sa zone de confort. D’où le nom de mon entreprise. »
Depuis trois ans, elle accompagne ainsi des hommes et des femmes de tous âges, y compris des lycéens : « Ce sont souvent des personnes qui ont déjà travaillé, qui ont eu un ou plusieurs métiers, mais pour qui le travail n’a plus de sens ou pose problème. Elles ont envie de se recentrer sur elles, Elles cherchent un mieux être professionnel. Elles veulent changer d’employeur, se reconvertir ou créer leur entreprise. »
Dans son cabinet de Pornichet ou via Skype, Anne-France David, « passionnée par les histoires de vie », est à l’écoute : « les gens me confient leur histoire. Beaucoup ont fait un burn-out, vivent une souffrance au travail ou ont eu un accident de vie. Ce sont souvent des personnes malmenées dans leur parcours, qui cherchent à retrouver un équilibre. Il y a un travail sur soi à faire, un cheminement, une réflexion. On échange beaucoup, on met les choses à plat, on travaille via des supports. On pose les choses sur la table, on voit les points de blocage pour faire émerger de nouveaux projets », explique Anne-France, pour qui « il y a un avant et après burn out. C’est bien de se faire accompagner, de relever la tête, de chercher des solutions, d’oser de choses. On peut s’en sortir. »
Révélatrice de projets, la jeune entrepreneure accompagne ainsi des gens dans la région mais aussi dans toute la France. Et oriente parfois vers d’autres professionnels (thérapeute, avocat en droit du travail). Et les résultats sont à la hauteur : « Il y a une transformation au-delà de l’aspect professionnel. Les gens ont de meilleures relations avec leur conjoint, leurs enfants… Ils retrouvent un équilibre de vie. Il y a une transformation réelle, très globale. J’en suis très heureuse. Les personnes que j’accompagne sont satisfaites. J’ai envie de continuer à faire évoluer ce que je propose, notamment par des rencontres collectives ». En attendant, l’activité d’Ose son job est en progression depuis trois ans. C’est tant mieux et bien mérité !
Contact : 06 60 75 98 73 et https://osetonjob.com/