Audrey Leroy, 34 ans, est responsable du programme Google Ateliers Numériques à Rennes, pour les régions de Bretagne, Pays de la Loire, Centre val de Loire et Normandie. Rencontre avec une femme passionnée, absolument passionnante !
Racontez-nous votre parcours…
J’ai grandi à Rennes, où j’ai suivi un bac arts plastiques pour faire des études d’arts appliqués et un diplôme d’architecte d’intérieur et de design. J’ai toujours été passionnée par le théâtre, les volumes, les couleurs, la communication, l’élaboration de projets… je suis une vraie créative ! Après « un petit tour » en école d’architecture, j’ai eu envie de monter mes propres projets. Je me suis mise à mon compte et j’ai créé une ligne de meubles avec mon conjoint « Barbe blonde ateliers », c’était un peu dur financièrement, mais on aimait ce que l’on faisait ! Et puis mon conjoint a eu l’opportunité de rejoindre l’entreprise familiale, consacrée à la restauration et la diffusion d’arts forains. Nous sommes partis à Paris, j’ai fait mes armes dans le commerce pour un cuisiniste. En rentrant à Rennes, je ne voulais pas revivre le fait d’être indépendante, je voulais être salariée pour retrouver le travail en équipe et l’émulation des brainstormings !
J’ai pris le temps de la réflexion. J’ai suivi des conférences, j’ai rencontré plein de personnes. Et j’ai découvert le numérique, notamment grâce à l’Exploratoire des métiers de We Ker à Rennes. J’ai aussi compris qu’être créative pouvait se décliner de mille et une manières ! J’ai travaillé à la mairie de Saint-Jacques de la Lande sur l’écoute des citoyens, j’ai créé une fête de quartier, des jeux, des questionnaires… et puis je suis tombée sur une offre d’emploi pour être coach Google.
J’ai suivi une formation animateur e-commerce en alternance, financée par la région. Et j’ai commencé à travailler pour le programme Google Ateliers Numériques en 2018 d’abord en tant que coach Google, puis responsable adjointe du programme pour la Bretagne et enfin responsable du programme Ateliers Numériques.
En quoi consiste votre métier ?
Je gère une équipe de passionnés : 8 coachs Google et une responsable adjointe, coach aussi. Mon rôle est de faire rayonner le programme, d’animer un réseau de partenaires et de m’assurer que nous répondons aux besoins du territoire. Je suis garante de l’esprit d’équipe, c’est très important pour moi. Nous proposons un programme d’accompagnement aux outils numériques. Dans notre catalogue, nous avons 70 ateliers destinés aux TPE, PME, porteurs de projets, personnes en recherche d’emploi… L’idée est d’aider les personnes à se lancer. Nos ateliers sont très variés : la moitié concernent le marketing digital (outils pour être visible sur le net, storytelling, publicité…), mais aussi la sécurité en ligne, la recherche d’emploi, le développement personnel, la mixité sur le leadership…
Sur notre chaîne Youtube, il y a trois live par semaine, des replays, nous nous déplaçons chez nos partenaires… Ce que j’aime, c’est que nous avons vraiment la sensation d’être utiles. Les coachs tissent des liens avec les participants et de belles histoires naissent parfois. Nous ne faisons pas à la place des personnes, nous donnons l’impulsion, nous sensibilisons, nous montrons et nous accompagnons. Nous arrivons vraiment à faire passer le message que c’est possible que le numérique apporte un vrai plus.
Avez-vous été confrontée à l’inégalité hommes-femmes ?
Oui, cela m’est arrivé et particulièrement lorsque j’évoluais dans le milieu du bâtiment. Je me souviens d’une fois, à mon arrivée sur un chantier, où je me suis fait siffler tout le long du chemin… ce n’était pas facile, mais j’ai gardé la tête haute. Cette inégalité, j’en ai conscience, mais j’ai eu la chance de ne pas trop la subir. Avec du recul, quand je repense à mes études, j’identifie certains biais de notre société. Les garçons présentaient généralement avec beaucoup d’assurance leurs projets de design là où les filles avaient tendance à souligner leurs doutes et leurs erreurs. Au final, cette différence se ressentait malheureusement sur les notes. Sans doute que les filles étaient plus exigeantes avec elles-mêmes !
Aujourd’hui, je rencontre des publics très différents. La vision de l’égalité hommes-femmes est totalement différente selon d’où l’on vient, le milieu dans lequel on évolue… Il y a des inégalités, les chiffres le montrent, mais je pense que l’on avance. Il y a encore beaucoup de défis à relever, de mentalités à changer.
Est-ce que l’arrivée de votre fille a changé votre vision ?
Petite, elle a été très souvent malade. Rien de grave, mais c’était épuisant. La reprise a été difficile. On sortait du Covid, je prenais un nouveau poste, avec une équipe à manager. Cette première année a été compliquée, mais aujourd’hui, avoir un enfant me permet de relativiser… je m’organise différemment, je constate que je suis plus productive. En fait, j’arrive mieux à faire plusieurs choses à la fois. Je suis plus efficace dans le multitâche !
Comment avez-vous connu Femmes de Bretagne ?
En commençant à animer des ateliers pour l’association en 2018, dans le cadre du programme Google Ateliers Numériques. Aujourd’hui, Femmes de Bretagne est devenue un partenaire. Je suis toujours épatée de voir que chaque année, nous arrivons à être créatives, à innover… nous nous remettons en question à chaque fois pour accompagner les femmes au mieux. Ce que j’aime dans cette association, c’est la diversité des profils, avec des personnes de tout âge, de tout horizon… c’est une vraie richesse !