Hermine Mauzé est la dirigeante fondatrice de Yunikon Production, un studio de création de contenus. A l’origine basée à Paris, son entreprise a désormais son siège social à Rennes. La journaliste et productrice y a trouvé un écosystème technologique propice au développement de ses projets.
Habituellement, c’est plutôt elle qui raconte les histoires. Mais, une fois n’est pas coutume, Hermine Mauzé a accepté de passer de l’autre côté du miroir pour se confier à Femmes de Bretagne. A 37 ans, elle est la dirigeante de Yunikon Production, studio de création de contenus qu’elle a fondé en 2017 à Paris. Mais depuis un an, elle a décidé d’en transférer le siège social à Rennes, tout en poursuivant son développement dans la capitale et le reste de la France. Ayant grandi en Charente, la jeune femme, qui a des origines bretonnes, attendait depuis plusieurs années l’opportunité de revenir dans l’Ouest. Une mutation de son mari militaire en Bretagne lui a permis, enfin, d’y poser ses valises. Il faut dire qu’Hermine Mauzé a pas mal bourlingué jusqu’alors !
Du Moyen-Orient à sa première start-up
Le Bac en poche, elle a d’abord effectué deux années d’études d’Histoire à Poitiers, avant de rejoindre Paris pour une école de journalisme. « Pendant mes études, je me suis découvert une passion pour le Moyen-Orient », raconte-elle. Hermine Mauzé commence alors sa carrière comme freelance, puis est embauchée par France 24, parcourant le Maghreb et le Moyen-Orient pour réaliser des reportages sur des sujets économiques et de société. « J’y ai rencontré beaucoup de gens, des territoires passionnants, et j’ai aimé découvrir leurs histoires et les raconter », se souvient-elle. Elle entre ensuite chez BFM TV, au début de l’aventure de la télé en continu, où elle a « découvert un journalisme où l’on fait tout : interview, son, montage, puis l’encadrement d’une équipe ». En 2014, Hermine Mauzé décide d’entreprendre, créant sa start-up, La Box Culturelle, qui livre chaque mois une boîte remplie de produits culturels. « J’ai fait toutes les bêtises à ne pas faire ! Comme dépenser une fortune en marketing, acheter des places de théâtre à prix d’or que nous n’avons finalement jamais vendues, etc. Mais j’ai aussi appris à lever des fonds. »
Donner du sens au travail
En naviguant dans le secteur des technologies, elle est amenée à promouvoir la French Tech à l’étranger. Mais, très vite, elle veut revenir à ses premières amours, le journalisme, avec l’envie, cette fois, de raconter des histoires d’entrepreneurs. C’est la mission de Yunikon Production, qui crée des contenus spécialisés dans l’innovation, la tech et l’entrepreneuriat. Avec son équipe, aujourd’hui composée de 10 salariés et d’une trentaine de freelances, Hermine Mauzé travaille pour des incubateurs et des accélérateurs, présentant les start-ups sous forme de vidéos, web-séries, documentaires… Yunikon Production réalise également des sujets de prospective, sur l’influence des technologies sur le travail, la fabrication, les usages… « J’ai eu envie de rendre le travail des gens plus compréhensible, car il n’y a rien de pire que de faire des choses sans leur donner un sens », estime Hermine Mauzé. Un précepte qu’elle applique également dans son entreprise, « obligeant » ses collaborateurs à s’investir dans un projet qui a un sens pour eux, sur leur temps de travail. Pour Hermine, c’est l’éducation aux médias.
Soutenir l’entrepreneuriat
En parallèle, elle a d’ailleurs créé Yunikon Education, une plateforme de contenus gratuits pour apprendre à créer son entreprise. « Des experts viennent face caméra parler de management, de levée de fonds, d’organisation, etc. Pour aller plus loin, nous cherchons maintenant des sponsors pour financer ces contenus ». Le soutien à ses pairs, Hermine Mauzé l’a chevillé au corps. « Pour créer une entreprise, il faut des gens qui y croient avec vous. C’est important d’être porté par un collectif », dit-elle, croyant dur comme fer au réseau et aux modèles collaboratifs. Adhérente de Femmes de Bretagne, elle y apprécie cette « capacité à réunir les gens, et d’être une pierre de cet édifice ! ». « Il n’y a rien de plus aliénant que d’entreprendre, estime-t-elle, alors il faut beaucoup de résilience pour réussir. Mon mantra : le meilleur moyen d’atteindre ses objectifs, c’est d’aider les autres à atteindre les leurs ».