Laurent Marteau
Démarrer ou développer son projet d’entreprise, c’est l’objectif de Grand Ouest Coopération qui œuvre pour l’inclusion bancaire et accompagne les créateurs de microentreprises. Parce que c’est justement le positionnement entrepreneurial de la majorité de nos adhérentes, faire se rapprocher Femmes de Bretagne et cette structure bancaire a du sens. Laurent Marteau, son directeur, revient sur les raisons et finalités de ce partenariat.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous dire dans quelle mesure votre activité résonne avec celle du réseau Femmes de Bretagne ?
Je suis le directeur de Grand Ouest Coopération, une structure directement rattachée au département de la RSE de la Banque Populaire Grand Ouest constituée de deux agences, l’une à Nantes et la seconde à Rennes. L’inclusion bancaire constitue notre raison d’être et, à ce titre, nous intervenons auprès de nos clients particuliers BPGO-CMGO que nous accompagnons vers la sortie de la fragilité financière ainsi qu’auprès des professionnels. Sur ce second segment, nous aidons les porteurs de projets en création au moyen du micro-crédit dont le plafond de prêt s’élève au maximum à 25 000 euros. Nous proposons un dispositif à la fois d’écoute, de diagnostic, de conseils et d’accompagnement. C’est à ce titre notamment que nous nous sommes rapprochés du réseau Femmes de Bretagne.
Pourquoi avoir noué un partenariat avec femmes de Bretagne et quels en sont les contours ?
J’ai toujours été motivé par l’entreprenariat et le fait de soutenir les entrepreneur·e·s dans l’atteinte de leurs ambitions. Cela me touche toujours de voir cette agilité et cette capacité qu’on les entrepreneure·e·s à se mobiliser, à être à l’écoute, à se remettre en question.
Concernant Femmes de Bretagne, j’ai rencontré le réseau lors du Prix Ecovisionnaires de l’Entrepreneure 2021 en tant que membre du jury et lors de la remise des prix : deux événements inscrits dans ma mémoire et inspirants. J’ai été impressionné par leur enthousiasme, leur énergie, leur force de conviction.
En tant que banquier spécialisé dans le micro-financement et l’accompagnement de projets qui reflètent aussi des histoires de vie, être partenaire de Femmes de Bretagne a du sens. Et ce d’autant plus que les femmes entrepreneures sont le plus souvent réticentes à emprunter du fait d’une perception biaisée qu’elles ont de notre métier. Démystifier notre rôle et démontrer comment nous pouvons leur être utile est important.
Quelles sont ces barrières spécifiques aux femmes en matière d’emprunt bancaire ?
Statistiquement parlant, les femmes préfèrent utiliser leurs fonds propres et faire appel à leurs économies pour financer la création de leur entreprise, appauvrissant ainsi leur trésorerie personnelle. L’emprunt est perçu comme un risque.
Il est important, et c’est notre rôle de l’expliquer auprès des publics en général, des entrepreneures femmes en particulier, de sensibiliser au fait qu’emprunter pour développer un projet n’est pas une pratique risquée mais un moyen possible et conseillé. Nous avons en effet un partenariat avec France Active qui garantit les prêts accordés.
Également, il est important de démystifier le rôle du banquier : le regard des femmes est souvent réduit au rôle de pourvoyeur de crédit alors qu’il peut et doit être intégré en amont du projet. De la genèse du projet au développement en passant par le démarrage de l’activité, le banquier joue un rôle de partenaire. Notre expertise nous permet d’apporter des conseils et des recommandations et aussi de les orienter vers des écosystèmes entrepreneuriaux.
C’est pour cela que nous avons créé un module de sensibilisation que nous déployons lors de journées que nous animons auprès du réseau Femmes De Bretagne « La création d’entreprise : pourquoi engager un financement bancaire plutôt que de mobiliser son épargne personnelle ?». Et c’est à ce titre que je suis très heureux que Grand Ouest Coopération ait été intégré au dispositif pédagogique destiné aux entrepreneures du Réseau Femmes de Bretagne.