Katell Leon, enseignante en breton, a créé une crèche pour les petits. Aujourd’hui, elle tourne la page pour se consacrer à un nouveau projet en partenariat avec la Ville de Nantes. Rencontre.
Le breton, c’est sa passion, et toute sa vie ! Katell Leon, 43 ans, née à Brest, pose ses valises à Nantes après un passage à Notre-Dame-des-Landes. C’est là qu’elle suit des études de Lettres et Sciences du Langage à l’université, avant de filer à Rennes 2 pour des études de breton. « La langue était parlée dans ma famille. Ça m’intéressait. J’ai fait un mémoire comparatif sur l’usage du temps en Anglais, Français, Breton et Gallois », se souvient-elle.
Pendant ses études, de 2001 à 2004, elle donne des cours de breton à l’université de Nantes. Parallèlement, elle devient coordinatrice de « Kentelioù an Noz », une association de cours du soir pour adultes. « J’étais prof ! On a créé plein de choses pour pratiquer la langue, des cours de théâtre, des chasses au trésor. À l’époque, ça n’existait pas. Il y a eu un rayonnement, ça a influencé d’autres personnes. En 2-3 ans, on est passé de 120 à 250 adhérents ! L’équipe était très chouette, j’ai adoré rencontrer des gens de tous les milieux. »
La suite, c’est l’enseignement après un Capes de breton et d’anglais obtenu en 2005. D’abord dans un collège à Pontrieux, puis en Loire-Atlantique, entre Nantes et Saint-Nazaire l’année suivante. Dans le même temps, elle écrit deux livres, publiés par Les Éditions du Temps, vendus chacun à 2000 exemplaires : « Help, mon enfant parle Breton » en 2018 et « Le Kit de survie dans les banlieues bretonnes » en 2006.
Une micro-crèche
L’idée de créer une crèche en breton lui vient alors. « Il y en avait déjà une à Vannes, c’était la première. J’ai finalement créé l’association en 2013. » « Youn ha Solena » voit le jour en 2017 à Saint-Herblain : « C’est une micro-crèche pour 10-11 enfants, avec une équipe de 4 personnes. L’objectif, c’est de faire de l’accueil individualisé pour des petits de 0 à 4 ans, de les accueillir dans la langue bretonne le plus possible à travers des jeux libres, de la motricité, des projets artistiques, une approche pour aller vers l’autonomie. Ça se passe très bien. Les enfants progressent à leur rythme. L’idée, c’est qu’ils soient le plus heureux possible. Nous avons d’excellents retours des parents. Nous constatons aussi qu’il y a beaucoup d’inscriptions dans les écoles de breton du quartier, après la crèche. »
Un projet avec la Ville de Nantes
Une crèche qu’elle ne gère désormais plus, en même temps qu’elle tourne la page de l’’enseignement après 23 ans, dont 16 passés dans l’Éducation Nationale. « J’ai envie de passer à autre chose, notamment de devenir éducatrice pour jeunes enfants. » L’avenir, c’est donc son nouveau projet avec une équipe de pros, baptisé « Levenez », qui signifie la joie en breton. Celle que lui procure ses trois enfants, et ceux des autres.
« Il s’agit d’une nouvelle crèche en Breton, à Nantes, en partenariat avec la Ville, avec 42 places pour les 0-4 ans qui seront accueillis par une quinzaine de pros. L’idée, c’est de créer un réseau en Bretagne et d’être un lieu de ressource pour les parents. » À cet effet, Femmes de Bretagne a été « un déclic » : « Ça m’a beaucoup aidée à structurer mon projet, j’ai rencontré des femmes entrepreneuses, j’ai suivi des formations. Je suis archi fan de Femmes de Bretagne ! ».