Depuis août 2020, cette ancienne chargée des opérations et logistique dans la voile de compétition autour du monde, a troqué les fichiers Excel contre les fleurs fraîches et les bouquets colorés. Tiphaine Turluche est bien plus qu’une fleuriste. Avec Les Bottes d’Anémone, elle crée un concept de conciergerie florale 2.0 où le savoir-faire français et la réduction de l’empreinte carbone sont ses moteurs.
Dans son atelier à Vannes, Tiphaine passe ses matinées à préparer ses bouquets et ses après-midis à les livrer. Une organisation qui tend à se structurer afin de donner plus de place à la création et la composition florale, avec des partenariats pour la livraison. Victimes de leurs succès, Les Bottes d’Anémone sont en plein développement. D’autant que chez Tiphaine Turluche, les idées fusent ! Cette vie au contact de la nature, du respect de l’environnement et des choses simples, c’est un nouveau challenge pour cette compétitrice. « Pendant 10 ans, j’ai accompagné les événements internationaux de compétition de voile », raconte-t-elle. « En 18 mois, je ne dormais pas plus de 60 nuits chez moi. J’étais en permanence dans l’avion, à l’hôtel. Mais quand mon équipe a gagné, j’ai eu le sentiment d’atteindre mon rêve de petite fille. J’ai eu besoin d’un nouveau challenge pour me donner un nouveau souffle. » Alors, dès 2019, elle réfléchit à sa reconversion. Un métier qui la reconnecte à la nature et dont l’engagement a un impact direct sur l’environnement. Passionnée de fleurs, elle saute le pas et se forme auprès de nombreux fleuristes en France.
Valoriser le savoir-faire floral français
« Auparavant, on me donnait un budget et je devais m’organiser en conséquence. Désormais, c’est tout l’inverse : je dois me battre tout le temps pour me faire connaître, gagner des clients et faire vivre mon entreprise », se rend compte Tiphaine. Et le nouveau défi que la jeune femme se lance, c’est celui du « Savoir-faire Français ». « En France, 9 fleurs sur 10 sont importées. Les Pays-Bas servent de plateforme, mais les fleurs viennent du Kenya ou d’Équateur par avion réfrigéré. Aux Pays-Bas, on chauffe et éclaire artificiellement des serres afin d’avoir des fleurs toute l’année », observe-t-elle. Un constat qui la pousse à se poser des questions et à se demander quel est le véritable intérêt de pouvoir acheter une rose à la Saint-Valentin ? Sensible aux questions de l’environnement et à notre impact au quotidien, Tiphaine fait le choix des fleurs françaises. Elle sélectionne des producteurs en Bretagne, dans le Périgord ou dans le Var, qui ont une démarche raisonnée, sans produits chimiques.
Respecter la saisonnalité des fleurs
Ainsi, de février à mi-novembre, les fleurs sont achetées au plus près de Vannes. Et de mi-novembre à février, Tiphaine se fournit dans le Var où la météo est plus avancée. Anémones, renoncules, genêts, pavots, mimosas, tulipes… « Mon rôle est aussi d’éduquer sur la saisonnalité des fleurs, leurs provenances et de proposer des bouquets zéro déchets », indique Tiphaine. Ainsi, de l’atelier vers les clients, Les Bottes d’Anémone proposent des bouquets emballés dans du papier kraft, des tampons à encre végétale, des étiquettes en fibre de canne, des ficelles en jute naturelle et des cartes en papier ensemencé. « En aval, nous avons converti nos producteurs à la livraison en carton et papier sans même les y obliger», précise la jeune dirigeante. Forte de cette identité naturelle et engagée, Les Bottes d’Anémone ont déjà une clientèle fidèle, qui fait le choix du partage des valeurs. Particuliers, entreprises et institutions sur un axe Vannes – Auray et près du Golfe du Morbihan s’offrent ainsi des bouquets de la semaine. En 2022, les mariages feront leur entrée dans l’offre commerciale.
Développer un réseau breton
Femme de réseaux, adhérente de Femmes de Bretagne et fournisseuse officielle des bouquets remis aux gagnantes du prix Ecovisionnaire, Tiphaine Turluche ambitionne déjà de développer un modèle qui touche l’ensemble de la Bretagne, par le biais de partenariats avec des fleuristes qui se retrouveront dans ses valeurs. « Afin que chaque Breton ait accès à des fleurs françaises, où qu’il se trouve », assure-t-elle. Pour des plaisirs simples, beaux, éthiques et écoresponsables.
www.lesbottesdanemone.fr