Depuis trois ans, Luzia Poulain est responsable territoriale Rennes de l’association Proxité. Une association qui rapproche les jeunes des quartiers populaires avec le monde du travail. Un partenariat a d’ailleurs été mis en place avec Femmes de Bretagne, soutenant notamment cinq marrainages.
Luzia Poulain a toujours baigné dans le social, auprès de parents définitivement « tournés vers les autres ». Son père était pompier, sa mère, infirmière. Entourée de deux grands frères et d’une petite sœur, c’est une petite-fille timide, plutôt réservée, qui grandit à Angers. Elle entreprend des études d’information-communication, projette de devenir journaliste, mais découvre la solidarité internationale et fait alors un Master de management de l’action sociale humanitaire. « Je voyais une double approche solidarité avec soit en France l’action sociale ou à l’étranger avec la solidarité internationale. La finalité de tous ces thèmes c’est l’humain, je voulais travailler dans des structures qui prônent la solidarité avant tout. » Elle s’engage aussi dans tout ce qui touche à l’éducation populaire, passe le BAFA, participe à des séjours de vacances… « Je me suis découvert une vraie passion pour l’animation, le bénévolat, la jeunesse, le travail d’équipe, le dépassement de soi… J’ai découvert cela quand j’étais dans un camp de vacances à Bain de Bretagne. J’étais auprès d’un public fragile, avec des enfants porteurs de handicap. J’ai découvert et aimé tout cet engagement et je n’ai plus jamais arrêté. Je me suis rendu compte que quand on donne, on reçoit encore plus. Je suis contente d’être aujourd’hui dans la posture de le proposer aux autres, car à Proxité, beaucoup de parrains et de marraines me disent qu’ils donnent peut-être, mais reçoivent beaucoup… »
Après le Master, elle effectue son stage de fin d’études à Médecins sans Frontières où ils la gardent plusieurs mois, puis en petits contrats. Elle s’occupe de la recherche de fonds et des relations avec les entreprises. Elle part ensuite en Volontariat de Solidarité Internationale en Inde, puis en Indonésie avec l’association LP4Y (Life Project For Youth), association qui prône l’insertion professionnelle des jeunes en situation de grande pauvreté et victimes d’exclusion. « J’ai pu appliquer ce qu’il y a de plus passionnant dans la relation à l’entreprise, poussée à son paroxysme. Si la mission sociale de l’ONG n’est pas tournée vers l’insertion professionnelle, il est difficile pour l’entreprise d’ouvrir tous les champs du possible. Mais si c’est le cas, tout devient limpide pour créer des passerelles ! » L’international, c’est un terrain de jeu qu’elle ne découvre pas lors de ces missions, car Luzia Poulain était déjà partie sur un chantier solidaire au Népal à 18 ans et comme observatrice auprès d’une vingtaine d’associations de développement au Mali. En Équateur aussi, pour un stage dans une maison de la jeunesse.
Lorsqu’elle rentre d’Indonésie, elle décide de bien cibler son futur emploi : « je voulais me sentir à ma place comme cela avait été le cas sur mes dernières expériences. Je voulais que mes missions soient tournées vers la jeunesse et le monde de l’entreprise, le tout avec un ancrage local. » Grâce à LinkedIn, elle repère l’association Proxité et postule pour Rennes. « C’est drôle, c’est là qu’a commencé mon engagement pour la jeunesse, dans le camps de vacances de Bain de Bretagne. » Comme une évidence.
Si elle a été confrontée aux difficultés des femmes, elle évoque son voyage au Mali, « cela a été une grosse claque, j’ai rencontré des gamines de 10-12 ans, qui sont aides-ménagères dans des familles pour constituer leur trousseau de mariage. La plupart étaient excisées, question complexe et choquante. Les ONG essayent d’œuvrer à ce que les communautés elles-mêmes décident de ne plus le faire. J’ai pris en pleine face la réalité d’autres jeunes filles de la planète. » Et ce qui lui plaît le plus aujourd’hui, ce sont les jeunes auprès desquels elles œuvrent à trouver des adultes bonnes étoiles. « Ce sont des jeunes motivés, qui en veulent. Je suis impressionnée, touchée par leurs histoires de vie. Ils sont souvent d’une maturité impressionnante. Être présente pour cette jeunesse-là, être à l’écoute de ses besoins, créer ces rencontres avec des personnes du monde du travail, faire se côtoyer des mondes qui ne se parlent pas… c’est toute la richesse de la diversité. » Elle aime accompagner les parrains, la diversité des rencontres et de l’emploi du temps de ses journées, qui ne sont jamais les mêmes. À 32 ans, elle aime aussi se retrouver auprès des siens et de sa famille. Son prochain grand projet, sera sans doute d’ailleurs de fonder la sienne… et peut-être aussi de partir vivre à la campagne, près de la nature.
Engagez-vous !
Si vous voulez devenir parrain ou marraine d’un jeune, lui transmettre votre passion et le soutenir dans tous ses efforts, vous pouvez donner le temps dont vous disposez, un peu, beaucoup, passionnément… Proxité recherche d’urgence 20 parrains marraines !