Catherine Cormerais a créé « L’Embell’Vie », un lieu de ressourcement pour les malades à Clisson. Elle propose aussi de la lingerie de nuit pour les femmes touchées par le cancer du sein. Rencontre.
Elle déborde d’énergie, d’envies et de projets ! Son nom ? Catherine Cormerais, 51 ans, installée à Clisson (44) où elle a créé « un lieu de ressourcement » appelé « L’Embell’Vie. » Le fruit d’une histoire personnelle marquée par la maladie, qu’elle affronte avec force et courage.
Née à Cholet, Catherine a d’abord travaillé comme aide-soignante en milieu hospitalier, de 1989 à 1999. Puis elle devient assistante dans une entreprise. En 2004, elle tombe malade : « J’ai été mise au placard. » Entre deux soins, elle obtient cependant un mi-temps thérapeutique entre 2008 et 2010. « Mais on m’a fait comprendre que je n’étais plus la bienvenue. »
Catherine n’est pas du genre à baisser les bras. Alors, elle monte l’association « Agir contre la maladie » pour « accompagner les personnes en situation de handicap moteur. Je voulais aider. » Ce qu’elle fait également auprès du maire de Clisson, de 2014 à 2020, en tant que première Adjointe aux Affaires Sociales. Là encore, elle n’écoute que son coeur : « J’ai fait bouger les choses pour les personnes en difficulté. » Et ce, malgré le diagnostic en 2015, de deux cancers. « J’ai eu un poste adapté, j’ai pu finir mon mandat, notamment pour développer l’accès à la culture. J’ai apporté du soutien aux gens. J’ai adoré ça ! »
Depuis 2020, elle se consacre désormais à son association, qu’elle développe en créant deux sections : « Cancer Solidarité Vignoble » pour les malades et « Handi-Loisirs » pour les gens en situation de handicap moteur. Là encore elle ne compte pas son énergie pour proposer du matériel adapté : « Nous le prêtons gratuitement à une centaine de personnes de tous les âges. Mon plus grand plaisir, c’est de les voir avec le sourire. »
Un sourire qu’elle redonne aussi en accompagnant les malades d’un cancer, à qui elle propose de la socio esthétique et de la dermopigmentation réparatrice. Sans oublier du sport , avec des kinés et des éducatrices spécialisées : « Pour 25 euros par mois, les gens peuvent faire du renforcement musculaire, de l’aviron indoor, du pilate, de la gym, de l’escrime, du tir à l’arc et de la piscine. »
Une collection de 400 pièces
Et, comme elle ne s’arrête jamais, Catherine a eu l’idée de lancer une collection de lingerie : « Quand on a une prothèse, on va acheter de la lingerie à la pharmacie. C’est désagréable. » Alors elle s’associe avec Catherine Bondu, spécialisée dans les prothèses mammaires et capillaires. Ensemble, elles ouvrent une boutique dans une ancienne usine de fabrication de lingerie de haute-couture à Clisson.
Depuis, c’est là qu’elle développe sa marque, « L’éclat de Flore », déposée à l’INPI. Pour le moment, elle dessine de la lingerie de nuit avec une brassière intégrée et réglable. La collection 2020 compte ainsi 400 pièces, entre nuisettes, déshabillés, pyjamas et caracos-shorts, vendus entre 45 et 69 euros. « C’est fabriqué à 100 % à la manufacture, avec 90 % de tissus français. »
Un travail de qualité qui ne passe pas inaperçu : en janvier, elle a été sélectionnée pour la Plate-forme Internationale de la lingerie à Paris, ce qui lui vaut une nouvelle sélection à New York ! « Tous les acheteurs du monde entier peuvent demander rendez-vous pour acheter notre collection ! On a déjà des appels ! »
Catherine s’en réjouit et a déjà de nouvelles idées, notamment une collection Homewear, qu’elle espère financer via un crowdfunding. Dans le même temps, elle s’apprête à ouvrir « une vraie boutique » à côté de la manufacture : « Les femmes pourront venir avec leur copines. Ce sera ouvert à tous ! » Une boutique qui méritera incontestablement le détour !