Coordinatrice pour Femmes de Bretagne sur le territoire Rennes Sud, aux côtés de Anne-Sophie Marteil, Séverine Praz-Le Guédard, 48 ans, est accompagnante. Elle soutient aussi bien les particuliers que les entreprises ou les collectivités pour réguler le stress, les émotions, les douleurs chroniques… grâce à la cohérence cardiaque respiratoire ou l’hypnose, et bientôt l’EFT (Emotional Freedom Techniques).
Séverine a grandi en région parisienne, à Louveciennes. Son père est contrôleur en assurances, sa mère travaille dans un cabinet de placement, puis à la mairie, dans le social puis le culturel. Elle a un frère de 5 ans son cadet. « J’étais une petite fille très timide, rêveuse, avec une difficulté à être. J’ai fait un cursus d’élève moyen. » L’orientation post-Bac s’avère compliquée : « J’ai été parasitée par la parentification : je me suis occupée psychiquement du bien-être de mes parents. J’ai porté des sujets qui n’auraient pas dû me revenir. » Difficile de s’occuper de ses propres soucis de future étudiante… Elle finit pourtant par s’inscrire sans conviction en LEA à la Sorbonne. Mais elle arrête et poursuit en espagnol, puis atterri dans un BTS communication et relations publiques, qu’elle n’obtient pas : « Je l’ai vraiment vécu comme un échec. Et puis je me suis dit qu’il fallait que je travaille. J’avais 23 ans, il était temps. » Au fil des prospections, elle est engagée dans une société de production musicale. « Cela me plaisait, car j’aime le milieu artistique. J’ai en plus rencontré le père de ma fille, ingénieur en télécommunications, qui était en partance pour l’Argentine. » Cruel dilemme pour une casanière : « La décision a été difficile, mais je suis partie quand même ! » Au bout d’une année, ils rentrent en région parisienne, se marient, déménagent à Nantes puis Rennes, où elle vit depuis 19 ans.
« Avec tous ces changements, j’avais l’impression d’être femme de militaire. C’est très dur de trouver du travail quand on bouge. Je n’avais pas décidé d’être femme au foyer. Mais j’ai eu la chance d’élever pleinement ma fille, née en 2002. » Séverine travaille à la DRAC, puis suit une formation de conseiller à distance à l’AFPA, avec « un très bon formateur, qui est intervenu pour la coordination Rennes Sud. J’ai appris énormément. J’avais une technicité enfin ! » Elle travaille d’abord dans une petite structure de production de films d’entreprise en CDD, puis en tant qu’indépendante. Elle aime particulièrement l’entreprise, mais fait vite le tour de la téléprospection. L’occasion d’un bilan de compétences. Il ressort que ses domaines de prédilection sont le social et l’artistique. « J’ai pensé à être comédienne, mais je crois que ce n’était pas pour moi. J’aurais été une maman complètement absente. Le théâtre, je le pratique en amateur depuis l’adolescence, avec la troupe rennaise des Flagrants délires depuis 15 ans. Cela me va très bien. » Elle opte pour le social. « Je ne le savais pas encore, mais j’ai cette compétence naturelle à accompagner les autres, puisque je l’ai fait avec mes parents. » Elle suit ainsi une formation de responsable de secteur d’aide à domicile à Askoria : « J’ai validé un diplôme, l’équivalent d’un BTS. Je prenais une revanche, cela m’a donné confiance ». Mais après, quoi faire ? Elle ne veut pas être salariée, mais quelle société créer en indépendante ? Elle hésite, doute… Après un grand passage à vide, elle se remobilise, lit beaucoup sur le développement personnel et se passionne pour la cohérence cardiaque respiratoire : « c’est une méthode de respiration à un rythme particulier qui agit directement sur le système nerveux autonome, avec toute la palette de conséquences positives sur les hormones, les émotions et donc sur l’état psychique et physiologique. » Elle lance alors son activité de régulation émotionnelle, se met à l’hypnose et suit une formation sur l’EFT (L’Emotional Freedom Techniques) : « Je crois que je serai en formation toute ma vie ! Je n’ai pas quitté le statut d’indépendante, je suis attachée à cette liberté. » Mais bien entourée. Dans le réseau Femmes de Bretagne depuis 3 ans et ayant pris la coordination sud depuis septembre, elle y est entrée pour rompre l’isolement, parler à d’autres femmes, monter en compétence avec les ateliers et faire du marketing non agressif. « Beaucoup d’entre nous se questionnent sur l’entreprenariat avec la crise actuelle. L’idée est de soutenir les élans, de mobiliser les ressources de chacune. Il ne faut pas attendre que toutes les étoiles soient alignées, sinon on attend toute la vie. Sachons demander de l’aide pour entreprendre. Car c’est dans l’action que l’on avance. Un pas après l’autre ».