Depuis le début de la pandémie, Frédéric Lescure, PDG de Socomore, est mobilisé. Basée à Vannes (Morbihan), l’entreprise spécialiste de la peinture pour l’aéronautique produit désormais du gel hydroalcoolique. Une stratégie de circonstance finalement gagnante qui a permis au dirigeant de sauver son affaire, tout en faisant oeuvre utile en pleine période pandémique.
Contourner la faillite et rebondir
Avions cloués au sol, frontières fermées : le marché de l’aéronautique s’est brusquement arrêté. Face à l’effondrement de son marché naturel, Socomore doit réagir, vite. Avec un carnet de commandes désespérément vide, l’entreprise a peu de temps pour se réinventer. Frédéric Lescure prend alors conscience qu’il peut contribuer positivement à l’urgence sanitaire. Mobilisé avec d’autres industriels de la région, il répond à un appel du préfet du Morbihan pour produire du gel hydroalcoolique.
Une aventure extraordinaire
“C’était complètement saugrenu sur le moment” se rappelle-t-il. En seulement 24h, Socomore passe de la production de peinture pour avion à celle de gel hydroalcoolique. L’ensemble des salariés est alors à la manoeuvre pour fabriquer le précieux liquide. Le succès est immédiat : l’entreprise croule sous les commandes, qui dépassent parfois les frontières. Pour répondre à cette “demande monstrueuse”, Frédéric Lescure accélère le rythme en augmentant le volume de gel hydroalcoolique produit. “C’est comme si on avait rempli l’ensemble des piscines olympiques de France” raconte le PDG de Socomore, qui affirme aujourd’hui produire 10 % du marché français de gel hydroalcoolique. Depuis avril, des dizaines de milliers de litres sont sortis de l’usine. Cette production a permis à l’entrepreneur de faire revenir ses 250 salariés et d’embaucher une vingtaine d’intérimaires, le tout dans le respect de la distanciation sociale.
Socosafe à la rescousse des entreprises
Face à une telle montée en puissance, Socomore diversifie son offre en lançant Socosafe, sa gamme de désinfection à destination des entreprises. La société propose des “kits de reprise d’activité” permettant aux structures de rouvrir leurs portes dans des conditions d’hygiènes strictes. Gel et solution hydroalcooliques, lingettes désinfectantes, masques de protection… En plus de répondre au cahier des charges de l’OMS, les produits Socosafe s’inscrivent dans une démarche solidaire. Frédéric Lescure assure : “je tiens à me rendre utile. C’est pour cette raison que 10% des volumes vendus par Socomore est reversé à des publics prioritaires : les hôpitaux et les Ehpad, ainsi qu’une poignée d’associations caritatives”. Visionnaire, l’entrepreneur qui “enfonce les portes” a récemment mis au point “Breizhsafe”, le masque filtrant made in Bretagne, dans le cadre du programme “BreizhLab” qui réunit entreprises et start-up de la région.
Femmes de Bretagne est fière de compter Socomore parmi ses fidèles partenaires. Pour un élan de solidarité, on peut toujours compter sur l’entreprise vannetaise, qui compte bien faire de la désinfection un marché pérenne.