Alors que le climat se réchauffe toujours plus, que les déchets s’accumulent, que les gaz à effet de serre nous étouffent, certains ont décidé de ne pas rester les bras croisés. Séverine Dufresne, pétillante jeune femme de 36 ans a décidé de faire partie de ceux qui agissent. « Si chacun fait un petit quelque chose à son niveau, on peut changer le monde », s’enthousiasme-t-elle.
C’est le principe de « Ma part du colibri », à laquelle cette maman de trois enfants a donné le nom de son entreprise. Tirée d’une légende amérindienne, cette expression rappelle que face à un immense incendie de la forêt amazonienne, seul un petit colibri s’activait allant chercher des gouttes d’eau pour éteindre le feu. Les autres animaux lui disent que ce ne sont pas quelques gouttes d’eau qui vont éteindre le feu. « Je le sais, mais je fais ma part », a répondu le petit colibri. Cette histoire a donné naissance à tout un mouvement de citoyens qui agissent à leur niveau, dont Séverine se revendique.
« Je me suis intéressée à ces questions il y a environ dix ans, notamment toutes les problématiques liées aux déchets », se souvient-elle. « Je me suis lancée dans la fabrication de cosmétiques, de lessive maison, j’ai recherché des produits locaux à faible impact environnemental, je me suis beaucoup renseignée sur le sujet », explique-t-elle. Jusqu’à devenir experte dans son domaine.
« J’ai créé une asso et j’ai commencé à animer des ateliers du côté de chez moi, à la Bosse-de-Bretagne. Je me suis rendue compte que le public n’était pas très averti sur ces questions », précise-t-elle. Des amies et le réseau « Femmes de Bretagne » l’incitent à monter sa boîte.
Elle choisit alors de vendre des produits zéro déchets liés à la cosmétique, la salle de bain, la cuisine, les produits ménagers. Elle installe dans les salons, sur les marchés, les ventes en réunion son stand d’épicerie ambulante. « Je ne fais pas d’alimentaire et je prends le temps de discuter avec les gens pour leur expliquer ma démarche », dit-elle. Savons, shampooings solides, essuie-tout en tissu, couches lavables, chaque changement d’habitude est possible si il est bien expliquée. Le « côté humain », les rencontres et explications au public font partie intégrante de sa démarche.
« J’explique pourquoi je choisis telle ou telle gamme, je vais très loin dans ma démarche. J’essaie d’être cohérente avec mes convictions. Je privilégie l’économie locale, les matières premières bio et surtout les rapports humains », ajoute-t-elle en pensant à ses fournisseurs dont certaines sont devenues des amies.
Grâce à cette nouvelle activité, elle s’est rendue compte que « faire rendait les choses possibles », qu’il fallait s’affranchir des barrières que l’on se met parfois tout seul au lieu de se lancer. Une autre part du colibri en somme !