Valérie Tamagny-Ferrier, directrice de la région Grand Ouest du groupe BNP Paribas depuis 2016, évoque le partenariat noué avec Femmes de Bretagne, qu’elle juge « très positif » et « très constructif. » Rencontre.
Vous êtes directrice de la région Grand Ouest du groupe BNP Paribas depuis 2016. Quel est votre parcours ?
J’ai fait des études d’ingénieur à l’école des Ponts et Chaussées à Paris. Cela m’a permis de découvrir plein de choses que je ne connaissais pas, notamment le milieu de l’Industrie, du Bâtiment et de l’Énergie. Ensuite, en 1985, je suis rentrée chez IBM en tant qu’ingénieur commercial. C’était une belle formation, qui a duré deux ans. En 1987, j’ai rejoint le groupe BNP Paribas sur Paris. Je faisais du conseil pour la salle des marchés. Puis, je suis devenue responsable du change. J’ai eu quatre enfants. À la naissance du second, j’ai changé de poste : c’était compliqué de gérer une vie de famille et mon métier de l’époque. J’ai eu l’opportunité de faire de l’ingénierie financière et patrimoniale, avant de devenir responsable marketing. L’été 2002, mon mari a été muté à Nantes, je l’ai suivi. Dans la région Ouest, j’ai alors été chargée d’organiser les équipes dédiées aux Entreprises. J’ai ainsi créé des centres d’affaires sur Nantes, Rennes et Orléans. En 2004, j’ai pris en charge les équipes de la Banque Privée pour la région Ouest avant de devenir en 2009 directrice de Groupe pour la Loire-Atlantique/Vendée. Et, comme j’aime bien bouger, en 2013, je suis repartie à Paris pour un projet de développement commercial en Ile de France. Enfin, en 2016, je suis revenue à Nantes pour la fonction de Directrice Régionale de BNP Paribas, dans tout le Grand Ouest : Bretagne, Pays de la Loire, Centre et sud Normandie. Depuis mai 2018 et pour deux ans, je préside également le Comité Régional des Banques de la Fédération des Banques Françaises. L’objectif, c’est de valoriser le métier bancaire et de s’appuyer sur des professionnels pour assurer le développement local, que le métier soit au plus près des attentes économiques.
Quel est le contexte et le contenu du partenariat avec Femmes de Bretagne ?
Ce partenariat a été signé à Rennes il y a 3 ans. Dans l’équipe nantaise, une personne s’occupait de l’animation de la partie entrepreneuriale. Nous avons rencontré Marie Eloy, la fondatrice. Nous étions très intéressés par la démarche de Femmes de Bretagne qui permet aux femmes de prendre confiance, en travaillant en équipe, en parlant, en s’exprimant dans des petits cercles. Nous avons eu envie d’accompagner les porteuses de projet, de libérer les freins, de donner un coup de pouce. Nous aimons l’état d’esprit et le fonctionnement de Femmes de Bretagne. Nous avons donc eu envie de travailler avec elles. Agathe Fourcade, responsable de l’entreprenariat féminin dans la Région pour BNP Paribas, a pris le relais. Concrètement, des mises en commun des deux réseaux ont eu lieu et des matinées spéciales ont été créées, de 9 h à 13 h : à Nantes, Rennes, Vannes, Brest et, tout récemment, à Saint-Brieuc. Elles se déroulent dans nos agences. Nos partenaires interviennent, notamment pour l’aide à la création d’entreprise. Et ça marche : nous avons 35 à 40 femmes à chaque fois, c’est le nombre limite car cela doit rester pertinent. Nos collaborateurs aident aussi à monter des Business Plans, à monter les dossiers. L’idée, c’est d’humaniser la relation à la banque, de sortir les femmes de leur isolement. C’est toujours complet ! Les ateliers vont crescendo et nous intervenons à la demande tout au long de l’année. Il y a une vraie relation de proximité, on crée du lien et les retours sont positifs : c’est très apprécié, les femmes viennent nous voir, il y a une vraie envie et une pêche incroyable ! C’est tout bon, l’état d’esprit, la confiance. Nous faisons face à un environnement pas toujours favorable, nous luttons contre les préjugés. C’est très positif et très constructif. Les valeurs de management sont appréciées.
Quelles sont les perspectives ?
Nous avons beaucoup de choses à partager avec Femmes de Bretagne. En interne, cela nous permet de créer une autre façon de travailler. Il s’agit de volontariat : il y a un vrai engouement de nos collaborateurs qui trouvent leur compte dans cette façon d’exercer leur métier. C’est un partenariat financier et un échange de compétences. Il y a encore beaucoup de perspectives, de nombreux projets à développer. Par exemple, nous pensons lancer des ateliers plus petits, de deux heures, limités à 20 personnes. Nous envisageons aussi d’autres thèmes : il y a notamment un gros enjeu autour du numérique. L’idée serait d’accompagner et de sensibiliser les femmes sur ce sujet majeur. L’enjeu aujourd’hui, c’est la transformation numérique. C’est un sujet à travailler, il faudrait plus de femmes dans ce secteur, c’est important.