Enfant en échec scolaire, Céline Pageot a toujours rêvé de créer sa propre école. En lançant l’association Graine de Joie à Rennes, elle réunit autour d’elle un vivier de compétences dans le domaine de l’éducation alternative. Son objectif ? Donner du sens aux méthodes pédagogiques pour permettre aux enfants d’être enfin ce qu’ils sont, et d’avancer à leurs rythmes.
Graine de Joie c’est un rêve de gosse qui se concrétise pour Céline Pageot. En échec scolaire dès l’élémentaire, cette maman de deux enfants qui est tout de même devenue directrice administratrice et financière, a toujours voulu créer son école. « Je n’ai jamais trouvé ma place à l’école », raconte-t-elle. « En grande section, mon institutrice me disait que je n’aurai jamais mon bac. » De quoi en décourager plus d’un ! Forte de caractère, Céline Pageot ne lâche rien. Au collège, on lui détecte une dyslexie. Des problèmes de mémorisation et de mathématiques lui empêchent d’avancer au même rythme que les autres. Elle sait qu’il est pourtant possible de progresser et d’apprendre. Le système n’est tout simplement pas fait pour elle.
Un projet pédagogique multiple
Aujourd’hui installée à Rennes, Céline Pageot développe son projet en parallèle. « Quand mon fils a été en âge d’aller à l’école, j’ai cherché une école alternative sur Rennes, afin de laisser de la place à ce qu’il était. Mais l’école a fermé en 2018 ». A Rennes, la demande est forte. Mais les offres d’écoles alternatives sont peu nombreuses, ou tout de suite prises d’assaut. « Le conformisme de l’Education Nationale n’est pas toujours adapté à certains enfants. C’est le système qui veut ça. Les élèves sont dans la masse et les écoles manquent de moyens humains ». Avec Graine de Joie, Céline Pageot veut changer de logiciel. « Il s’agit d’un projet pédagogique multiple ». Nourrie des rencontres qu’elle a réalisées lors d’un tour de France des écoles alternatives l’an dernier, auprès des écoles Steiner, Montessori, ou de la nature, Céline Pageot est convaincue qu’un modèle peut enfin s’adresser à tous les enfants. « Je veux une école pour Tous ! », assure-t-elle. Ainsi, elle met sur pied Graine de Joie, sous le statut associatif dans un premier temps et réfléchit à le transformer en SCOP dans un avenir proche.
Micro-crèche et école des apprentissages
Graine de Joie, c’est alors une école, accompagnée d’une micro-crèche et d’une place du village pour accueillir les parents et les grands-parents qui se posent des questions sur l’éducation, l’éveil et la gestion des émotions. « Nous voulons nous inspirer du vivant pour mettre en place des apprentissages qui s’appuient sur des savoirs pratiques de la vie quotidienne », explique Céline Pageot. Faire des mathématiques en créant une mare, apprendre à lire et gérer les proportions en confectionnant une recette, créer son potager en permaculture… « En donnant du sens à la théorie, on éveille la curiosité des enfants », remarque-t-elle.
Ecole cherche local !
De la maternelle au primaire, Graine de Joie pourrait accueillir une soixantaine d’enfants dès la rentrée de septembre 2020. « Mais il nous manque le local, le plus difficile à trouver sur Rennes Métropole », indique Céline Pageot. Graine de Joie cherche dans l’idéal une grande maison dotée d’un jardin. La micro-crèche s’installerait au rez-de-chaussée, pour 10 places, dans au moins 100 m2 et les classes multiniveaux donneraient cours à l’étage. Trois enseignants seront secondés par des services civiques, services européens tout au long de la journée, en plus des intervenants spécialisés dans leurs domaines de compétences comme la musique, les langues ou le jardinage. Le terrain devra faire entre 500 et 1.500 m2 pour pouvoir accueillir le jardin. Ecole privée hors contrat, Graine de Joie doit surtout s’autofinancer. Si le modèle cherche encore à mûrir, Graine de Joie pourrait se transformer en SCOP pour laisser plus de place et d’autonomie aux parties prenantes.