Journaliste, auteure et réalisatrice, Pascale d’Erm a travaillé durant 25 ans autour des questions environnementales. D’abord auprès de la Fondation Nicolas Hulot, puis avec Yann Arthus-Bertrand et également pour France 3 Ouest ou Ushuaïa TV. Elle a également collaboré avec les périodiques Santé Magazine, Régal ou Psychologie Magazine. Son expérience l’a menée à faire de nouvelles découvertes. Notamment celle de la place de la nature dans notre bien-être et notre santé. Aujourd’hui, elle aborde un nouveau récit avec son film-enquête international NATURA, sur une nouvelle science en pleine émergence. On y révèle combien la Nature guérit l’âme et les maux.
Quelles sont les questions que soulève votre documentaire NATURA ?
Pour la réalisation de ce documentaire, je suis partie d’une intuition que j’ai cherché à vérifier et corroborer. C’est celle de l’interdépendance de la nature avec notre santé. Nous savons intuitivement que notre sentiment de bien-être est plus élevé dans la nature. Cela semble être une évidence. Marcher dans la forêt régule notre stress. Mais jusqu’à présent, les preuves scientifiques manquaient pour confirmer cette intuition… Grâce aux apports de la science, nous relions enfin la raison et l’intuition, le corps et l’esprit. Ainsi, nous nous interrogeons sur la place que l’on accorde à la Nature dans les questions de santé mentale, physique et émotionnelle.
Les scientifiques sont les véritables cautions de ce film…
En effet, NATURA raconte le formidable récit de chercheurs pionniers à travers le monde – biologistes, neuroscientifiques, médecins, experts en psychologie environnementale – qui sont en train de démontrer que « l’expérience de nature » stimule des ressources biologiques et psychiques insoupçonnées et représente une source inépuisable de bien-être physique et mental. Il s’agit d’un film outil à destination des écoles, des hôpitaux, des urbanistes, des paysagistes, afin de faire comprendre l’urgence de la reconnexion à la nature, de prendre conscience des liens qui nous unissent au monde vivant. Nous avons en effet collecté les résultats de 250 à 350 études scientifiques parues depuis 25 ans et portant sur l’apport de la nature dans la santé. Il s’avère que la Nature régénère les défenses naturelles, aide à lutter contre la dépression, le stress, l’hyperactivité chez les enfants ou encore le diabète. Et c’est sans effets secondaires. Marcher dans la nature, se promener en forêt, est prescrit sans ordonnance. Cependant, certains oublient les bénéfices de cette Nature. Notamment ceux qui vivent déconnectés d’elle, que ce soit en ville, dans le béton, dans le monde de la finance ou dans l’industrie. Depuis les années 2000, nous avons vu l’apparition de 40 % de maladies mentales supplémentaires en ville. A ceux-là, nous expliquons l’urgence de replanter des arbres, de végétaliser les villes en recréant des jardins. Il s’agit aujourd’hui d’une question de santé publique.
Femmes de Bretagne va organiser une tournée dans toute la région pour présenter votre film. A qui s’adresse-t-il ?
A tout le monde ! Que l’on vive déjà avec du vert autour de soi ou pas. Pour une fois, l’écologie n’est pas la porte d’entrée de ce film. Femmes de Bretagne est vraiment mon relai sur place pour la diffusion du film et sa présentation au plus grand nombre. J’ai également écrit un livre « Sœur en écologie », aux éditions La Mer Salée, qui met en lumière le lien qui unit les femmes et la nature. Comme un renouvellement de la pensée écologique et féministe. Le livre et le film font sens auprès de Femmes de Bretagne. Ainsi, grâce à Femmes de Bretagne, j’entame une tournée citoyenne cet automne à la rencontre du public pour présenter le film et le défendre en Bretagne. Mon ambition est de le montrer au monde médical, au monde éducatif, aux élus, aux architectes et urbanistes, aux responsables des espaces verts, pour leur faire prendre conscience de l’enjeu à venir de se reconnecter à l’essentiel, à la Nature, en la préservant et en arrêtant de la détruire. Il est vital de réintroduire la Nature dans nos espaces urbanisés.