Danseuse, Maribel Fuente a lâché son rêve denfant pour se mettre au service de la visibilité des autres. Si elle connaît bien la dureté du milieu des agences de comparisiennes, elle revendique aujourdhui un modèle où lintelligence collective prime. Coordinatrice Femmes de Bretagne à Vannes, elle contribue à rompre lisolement des porteuses de projet.

D’origine espagnole, Maribel Fuente est arrivée en France à l’âge de 6 ans. Danseuse contemporaine, elle rêve dune carrière sur scène et de transmettre cet art, entreprend une licence des arts du spectacle et enseigne pour financer ses études. En parallèle, elle est « shoppineuse pour les Galeries Lafayette ». A l’époque du fax et des premières commandes à distance ! Mais, épuisée par ce rythme, elle quitte tout et redémarre de zéro. « Un burn-out physique », observe-t-elle aujourdhui avec le recul. Son BTS Secrétaire de direction déen poche, elle postule en intérim et obtient un poste dassistante de direction dans une agence de communication. 

Son premier job, elle lobtient aux côtés de la directrice de lagence BBDO. « Une femme caractérielle qui en avait viré beaucoup avant moi ! », se souvient Maribel qui se rend compte rapidement de lambiance qui règne dans lunivers des agences de comparisiennes. Une atmosphère opportuniste, implacable et sans merci, où lhumain nest quun objet de consommation comme un autre. « Je me forme, jadore le métier. Je deviens responsable de clientèle pour de grandes agences comme Euro RSCG, TBWA, SuddlerUn job que jexerce pendant 15 ans, jusqu’à la naissance de ma deuxième fille où on me jette sans excuse valable ». Maribel parvient à saturation. « Jaime la dynamique, la créativité, mais les valeurs de cet univers sont en contradiction totales avec les miennes », reconnaît-elle.

De la com’ impitoyable au commerce

Elle opère alors un virage à 180° et ouvre une boutique de vêtements pour enfants dans le Marais mettant à profit le travail de jeunes créateurs français, à lheure où le Made in France nest pas encore une signature qui vaut de lor. « Jai tenu cette boutique durant deux ans, mimprégnant du métier de commerçant et me rendant compte de la solitude dans laquelle ils avancent au quotidien. » Son mari, Vannetais, souhaite revenir au pays. Maribel laccompagne et renoue avec la communication et le marketing en entrant chez Winpharma à Arzon puis le groupe audiovisuel LB Group à Auray. En parallèle, elle adhère au réseau Femmes de Bretagne, en prend la coordination vannetaise afin dapporter son expérience et sa vision en matière de gestion de projet, dentreprenariat et de communication. Ces deux postes salariés lui servent de tremplin pour monter son propre projet : lagence de communication à 360° Intelligence Collective Communication, créée en janvier 2021 à Vannes.

L’intelligence collective au service des autres

« Mon ambition est de réunir autour de moi des experts dans leurs domaines pour mener à bien des projets. J’aime m’entourer, trouver des solutions pour mes clients », explique-t-elle. Avec son agence, Maribel crée des outils intelligents, conseille et accompagne des artisans, TPE et PME. Logo, réseaux sociaux, site internet vitrine ou e-shop, production vidéo… Son agence se charge de tout. « Je sais qu’un commerçant n’a pas de temps à perdre sur les outils internet pour faire sa com’, alors j’ai regardé ce qui se faisait de mieux en la matière et je suis tombée sur SquareSpace, un outil facile d’utilisation. Je crée les sites pour mes clients, les forme et les rend ensuite autonome pour la mise à jour, de nouveaux horaires, articles ou d’actualités », explique Maribel. Sa priorité ? Comprendre les besoins de ses clients et leur apporter des réponses adaptées. Elle développe le site de la clinique vétérinaire Sinagot, de l’association Emmaüs Pontivy, de la boutique de maroquinerie Porte 19 à Auray, d’une enseigne de skateboard, d’une psychothérapeute… et crée des expositions, sur la broderie avec Pascal Jaouen par exemple à l’été 2021. 

 

Curieuse de tout, elle fait le grand écart entre différents univers avec aisance, comme à la danse. « Pour faire ce métier, il faut savoir passer d’un sujet à l’autre, se renouveler tous les jours, s’intéresser à l’autre et faire preuve d’empathie », reconnaît Maribel. Ce sont ces mêmes compétences qu’elle met au profit du groupe vannetais de Femmes de Bretagne. « Organiser des rencontres, des ateliers, partager des moments, c’est ce qui m’anime et qui nous fait sortir de l’isolement de l’entreprenariat. Chacune d’entre nous a quelque chose à apporter au groupe, une expertise à partager », conclut-elle.

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