« Elégance Désinvolte », c’est la façon dont Coura, styliste d’origine ivoirienne, nouvellement installée sur les terres bretonnes, présente ses créations. Avec sa marque Di Courtney, elle veut proposer une mode différente et authentique pour sublimer les femmes avec élégance et fantaisie.
Coura Le Ricousse porte à merveille ses créations. Première ambassadrice de sa marque, elle est habillée d’une veste d’été parfaitement taillée alliant le jean et le wax, le tissu traditionnel d’Afrique. « J’adore ce tissu, ses couleurs et ses dessins », précise Coura qui en a une parfaite maîtrise. Elle a d’ailleurs participé avec d’autres stylistes de son pays à la sortie du premier catalogue « Uni Wax » de Côte d’Ivoire. « Et puis, très souvent, le wax véhicule un message, précise Coura. Il porte alors un nom, c’est un moyen de communication. On a par exemple le wax dénommé « l’œil de ma rivale » ». La styliste a détourné l’usage du Wax destiné aux tenues traditionnelles en concevant des modèles uniques alliant d’autres tissus et une coupe plus européenne. « J’aime bien les femmes très élégantes et sensuelles. Mon style est un mélange d’élégance et de désinvolture, avec une pointe de légèreté. Les manteaux m’inspirent beaucoup car leurs coupes apportent un côté chic à la tenue. Ma signature c’est la couleur noire. Elle permet d’absorber les autres couleurs et apporte du contenu ». La créatrice ajoute parfois un élément ou un accessoire à une tenue simple pour créer « un effet surprise ». « C’est mon côté imprévisible ! », plaisante-t-elle. Loin de la Côte d’Ivoire, c’est désormais à Pleurtuit qu’elle développe son style singulier.
Une passion dévorante la mode
Coura débute sa vie professionnelle par le mannequinat à l’âge de 18 ans à Abidjan. « Je suis arrivée dans ce métier un peu par hasard. Je lisais la revue « Vogue » et j’ai découvert l’image de Naomi Campbell, je la trouvais tellement magnifique ! ». Les débuts sont difficiles jusqu’au jour où une amie styliste l’oriente vers une agence. Coura y apprend le métier et y travaille plusieurs années avant de prendre son indépendance. Mais, son souhait est de devenir styliste. « Ma mère avait une machine à coudre à la maison et adorait la mode, confie-t-elle. Elle m’a transmis le virus ! ». Coura suit des études de stylisme de mode à l’école American Lady Beauty Institute à Abidjan. Elle y installe un premier atelier dans le quartier populaire de Treichville. « J’étais styliste mais pas couturière alors j’ai appris le métier », avoue-t-elle. Elle se forme avec un couturier et apprend à concevoir ses premières robes, tee-shirts et tailleurs. Coura ambitionne d’agrandir son atelier. Elle décide alors de faire une pause de deux ans en tant que commerciale pour mieux gagner sa vie et pouvoir épargner. « J’ai fini par acquérir 15 machines à coudre et conçu mon premier show-room-atelier dans un quartier résidentiel de la capitale », raconte-t-elle. Ses créations plaisent et l’atelier se développe avec près de dix couturières. « Je travaillais beaucoup avec le personnel de l’Ambassade de France, mais aussi avec les banques, les hôtesses de l’air et pour d’autres boutiques ».
Un nouveau départ en Bretagne
Un changement de vie a démarré pour Coura qui a décidé d’accompagner son conjoint, français et papa de ses enfants, en Bretagne. « C’est une décision lourde, reconnaît-elle. Car il a fallu tout recommencer ! Mon diplôme et mon expérience ne sont pas reconnus ici ». Après des études de stylisme à Esmod International à Rennes, Coura se perfectionne dans l’art de la couture et approfondit sa connaissance des tissus. Elle exposera ses créations dans son futur show-room basé à Pleurtuit. « Ma boutique sera à la fois colorée, boisée et sobre », précise-t-elle. Elle y vendra également une gamme d’accessoires qu’elle fera confectionner dans son pays d’origine ainsi que des cosmétiques à base de karité extraite à froid. La créatrice a appris à s’adapter à ses nouvelles clientes. « La femme française aime à la fois être simple et sophistiquée, estime-t-elle. Elle est subtile et fonctionne beaucoup par émotions ». Coura créé des vêtements sur mesure pour sublimer toutes les morphologies. “Je conseille aux femmes d’acheter un vêtement qui les rend différentes et authentiques », ajoute-t-elle. La beauté c’est personnel, un peu comme le bonheur. Ce qui compte c’est la manière de s’approprier le vêtement que l’on porte ». Coura, elle, est indéniablement portée par la passion, prête à surmonter les caps en Bretagne et ailleurs car elle ambitionne notamment de vendre ses créations à Londres. « Une entreprise c’est comme un enfant qui se met à marcher, conclut-elle. Il peut trébucher mais finit toujours par se relever ! ».