“Le projet de l’entrepreneuriat peut s’avérer être un labyrinthe ; aussi je crois qu’il est très important de rencontrer un maximum de personnes. Chacune de nous se retrouve confrontée à des problèmes différents ; en échanger dans la bienveillance permet de s’entraider et de gagner du temps. Pour faire germer son projet sous les meilleurs hospices.”

On dit souvent qu’”il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous”. Mon entretien avec Christelle Paugam, porteuse du projet Les P’tites Graines, semble être bien plus que le fruit d’une coïncidence et je retrouve chez cette Femme de Bretagne la même flamme qu’il y a 20 ans. Portrait d’une finistérienne que la vie a fait grandir au gré des aléas, des rencontres et des voyages, jusqu’à un retour au précieux point de départ. Histoire d’une fille de la terre qui a décidé de faire germer son projet d’épicerie éthique et ambulante avec un leitmotiv bien clair : celui de partager ses valeurs en allant à la rencontre de l’Autre.

 

Christelle, peux-tu s’il-te-plaît te présenter en quelques mots ?

Je me définirais d’abord comme une brestoise, mais aussi comme une jeune maman tout particulièrement intéressée par les questions autour de l’alimentation. Autant pour les modes de production que pour les modes de consommation. J’ai d’ailleurs travaillé comme éducatrice ainsi qu’autour des questions d’accès à l’alimentation.

Parle-nous des P’tites Graines ! En quoi consiste ton projet ?

En quelques mots, Les P’tites Graines, c’est le projet d’un camion qui sillonnera le Finistère pour vendre des produits secs en vrac. Le fourgon, d’un volume de 23m3 environ, pourra contenir jusqu’à 250 références. Au démarrage, je prévois de proposer 150 produits alimentaires et ménagers comme par exemple du riz, des pâtes, de l’huile, du café, des fruits séchés, du vinaigre blanc, du savon noir… Ces articles seront biologiques et équitables. Je privilégie aussi les produits locaux.

Je prévois de me rendre sur  les marchés du Finistère Nord et Centre (7 par semaine). Je vise également les grandes entreprises brestoises aux salariés nombreux. Enfin, mes produits pourront compléter la gamme d’AMAP et de marchés à la ferme.

Comment t’est venue l’idée de ce projet ?

Les P’tites Graines ont “germé dans ma tête” à l’époque où j’étais exploitante agricole. Je faisais les marchés, et j’ai dressé le constat que les produits secs en vrac y étaient quasiment absents. C’est ainsi que m’est venue l’envie de proposer quelque chose de nouveau, en réponse à un besoin et en accord avec mes valeurs autour de l’alimentation. J’ai échangé sur mon idée avec mes amis et ma famille ; les retours ont été très positifs. Depuis, le projet continue de grandir chaque jour !

Quelles valeurs souhaites-tu partager à travers ton activité ?

La vente en vrac répond à un souci aussi bien écologique qu’économique. Pour ce qui est des articles en vente, je veux proposer des produits cultivés ou transformés de façon vertueuse, permettant aux paysans de vivre de leur travail dignement.

Quant au mode de commercialisation, je tiens à ce qu’il réponde à mes valeurs de lien social. Ce camion sur les marchés, c’est aussi un vecteur pour passer du temps ensemble à échanger (sur la pluie et le beau temps parfois !). “Les P’tites Graines”, c’est aussi l’idée de prendre du temps pour créer du lien sur un territoire commun.Quelles étapes as-tu franchies depuis le stade de l’idée ?

J’ai commencé à réfléchir sérieusement au projet en mars 2018. J’ai profité de ma grossesse pour étudier différents aspects de la création d’une entreprise.

Pour ce qui est des actions menées en bientôt un an, je citerais : la relève de prix pour étudier la concurrence, la demande de mercuriales aux grossistes bretons, l’étude de marché, les contacts et/ou rendez vous avec les acteurs de la création d’entreprise (ADESS, CCI, IUT GEA, ADIE, les réseaux d’entreprise…), une formation “Cinq jours pour entreprendre”, l’inscription dans le Pass Création, sans oublier la rencontre avec des professionnels dans la mise en place pratique du projet (comptable, banques, devis aménagement camion, devis logiciel de caisse, balance, devis contenants, devis assurance, local…)

Aujourd’hui me voici au stade où mon projet est prêt à être lancé. J’aimerais démarrer en mai 2019. Pour ce faire, je sollicite l’aide de Bretagne Active pour que cette structure soit garante de mon prêt. Cela me permettra de présenter un dossier solide à la banque.

A propos de financement, peux-tu nous parler de ta campagne de crowdfunding actuelle ?

Ma campagne de financement participatif sur Kengo a démarré la semaine dernière. Cette action me permettra de faire connaître le projet, mais aussi de montrer aux banques l’intérêt des futurs clients pour Les P’tites Graines. A ce jour la collecte est de 960€ pour un objectif de 5000€. Il reste encore 41 jours de collecte.

Quelles sont les étapes à venir ? Et comment soutenir Les p’tites graines ?

Si le prêt est accordé, la prochaine étape qui s’annonce est l’achat du fourgon et son aménagement.

Si le projet vous tente, vous pouvez dans un premier temps acheter des bons d’achats sur la plateforme de campagne de crowdfunding Kengo. Un autre moyen de me soutenir est tout simplement de parler des P’tites Graines, de partager ce projet autour de vous : bien sûr avec les personnes mobilisées par les questions du vrac, mais aussi et surtout avec celles qui ne le sont pas !

Par là, il s’agit à mon échelle de faire naître mon projet d’activité ; et plus largement de soutenir un mode de consommation plus intelligent.

Comment te sens-tu aujourd’hui ? Que peut-on te souhaiter de mieux ?

Je suis aujourd’hui dans la concrétisation de mon idée. J’espère de tout coeur que cette activité présentera un intérêt dans la vie quotidienne de mes futurs clients. Je vois les choses de manière pragmatique et, après une année de préparatifs, me voilà au stade où le projet doit passer de l’idée à la mise en oeuvre.

Dans tes démarches de création d’entreprise, tu as découvert le réseau Femmes de Bretagne : Qu’en penses-tu ? Quels conseils donnerais-tu aux membres qui, comme toi, sont porteuses de projet ?

C’est via la formation “Cinq jours pour entreprendre” que j’ai connu l’association, grâce à une collègue. J’ai déjà participé à un échange Femmes de Bretagne organisé à BNP Paribas et je crois que c’est un excellent moyen d’être en réseau !

Le conseil majeur que je pourrais donner aux femmes entrepreneures est de ne pas rester isolée. Le projet de l’entrepreneuriat peut s’avérer être un labyrinthe ; aussi je crois qu’il est très important de rencontrer un maximum de personnes. Chacune de nous se retrouve confrontée à des problèmes différents ; en échanger dans la bienveillance permet de s’entraider et de gagner du temps. Pour faire germer son projet sous les meilleurs hospices.

Les liens et coordonnées pour te suivre et te contacter ?

Voici le lien de la campagne Kengo

Je dispose aussi d’une page Facebook : Les p’tites graines épicerie ambulante.

Mon numéro de téléphone : 06 60 19 49 06.

L’adresse mail de l’épicerie : lesptitesgraines.epicerie@gmail.com

Merci à Christelle Paugam pour ce beau partage. On lui souhaite beaucoup de succès dans sa campagne et pour l’avenir de son projet !

Un portrait mené par la Plume Virginie Le Duff, experte en blogging pour Mamezell’ en Finistère

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