S’il est un fil rouge au parcours de la Lorientaise Séverine Inkerman, c’est l’accompagnement et le financement des entreprises innovantes. Après des études d’ingénieur et une école de commerce à Toulouse, elle se consacre pleinement à ces missions auprès des porteurs de projets d’entreprises. Un métier qui l’incite petit à petit à sauter le pas, pour elle-même. Aujourd’hui, elle lance TiKoantik, un projet d’économie circulaire qui vise à remettre dans le circuit le matériel d’occasion d’équipements pour bébé. Un plus pour la planète et pour le porte-monnaie !

Séverine Inkerman a passé sa vie professionnelle à soutenir, aider, guider les porteurs de projets et jeunes créateurs d’entreprises. D’abord à Toulouse en tant que chargée d’affaires et innovation pour Oséo (devenu BPI France) puis à Nantes pour une société d’accélération et de transfert de technologies. Là, Séverine rajoute à ses compétences celles de la gestion des relations entre centres de recherches universitaires et monde économique. Elle rentre ensuite au sein du réseau France Active et manage une équipe régionale. Cette fois, l’accompagnement des entreprises se fait par le prisme de l’innovation sociale. « J’ai rencontré des centaines, voire des milliers d’entrepreneurs au fil de mes expériences. Cela m’a donné envie de créer moi-même, de porter mon projet d’entreprise », reconnaît-elle. Devenue maman, elle s’interroge sur notre rapport à la consommation, et à l’achat du neuf à la naissance d’un enfant. « Souvent, les produits sont fabriqués en Chine, leurs durées d’usage sont courts et ils sont pourtant chers au regard de leur niveau de qualité », décrit-elle. Les équipements pour bébé représentent pourtant un lourd investissement pour un premier enfant, environ 1700 €. Raison de plus pour tendre à l’économie et trouver des solutions moins onéreuses et meilleures pour l’environnement.

Du matériel pour bébé reconditionné

Ainsi, la créatrice a lancé TiKoantik, une plateforme qui vise à faciliter l’achat d’occasion de matériel entièrement reconditionné. Chaise haute, lit, lit parapluie, poussette, couches lavables, turbulette, commode, table à langer, transat, écharpe à porter… tous ces équipements récupérés d’occasion auprès d’établissements (crèches par exemple), d’enseignes (magasins), de marques (déstockage), d’Emmaüs ou de ressourceries, sont entièrement vérifiés, contrôlés, remis en état en suivant une procédure en règle. « Emmaüs a tout un stock de ces équipements dont personne ne veut. Pour ce type de produits, les gens ont besoin d’être rassurés et conseillés et se tournent plus facilement vers l’achat neuf. Ainsi, je travaille avec l’IUT de Lorient pour mettre en place les points de contrôles et de sécurité de chaque équipement. Nous nous assurons également que le produit ne fait pas l’objet d’un rappel », précise Séverine Inkerman. « Mon but est de permettre à des familles mais aussi à des professionnels, associations d’assistantes maternelles et crèches, d’avoir accès à des équipements d’occasion vérifiés, garantis et en toute sécurité, à moindre coût. »

Première vente à l’été 2022

Incubée chez Tag 56 du réseau des Chambres régionales de l’Économie Sociale et Solidaire depuis septembre 2021, TiKoantik est en phase de test ce premier trimestre 2022. « Une unité de reconditionnement en partenariat avec l’IUT et une structure de l’économie sociale et solidaire du territoire sera mise en place », précise la créatrice. Pour commencer, 12 équipements sont à reconditionner. La première vente sur le site internet devrait être lancée avant l’été. « Mon ambition est de proposer une livraison des équipements reconditionnés à l’ensemble de la Bretagne », complète-t-elle. En phase de faisabilité, TiKoantik est financé par la région Bretagne et France Active. Séverine Inkerman a d’ailleurs déjà été sélectionnée au prix Eco-visionnaire de Femmes de Bretagne dans la catégorie porteuse de projet. En s’inscrivant dans l’économie sociale et solidaire, l’innovation sociale et le réemploi d’équipements de consommation, la créatrice cherche à changer les modes de consommation. « Une chaise haute en bois, bien nettoyée, peut durer plusieurs générations sans problèmes ! De même, un meuble de chambre qui a 10 ans dégagera beaucoup moins de COV qu’un meuble neuf », assure Séverine. Des arguments imparables pour l’économie et l’environnement.  

www.tikoantik.com

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